Reconquiert-on le peuple par le populisme? C’est la question de cette rentrée après un été marqué par une surenchère dans le discours sécuritaire.
Il fallait faire oublier l’affaire Bettencourt et la désastreuse image de caste qu’elle a laissée, avant une réforme des retraites que l’opinion peine à trouver juste. Brice Hortefeux est enfin entré dans les habits du "premier flic de France".
Dans la lignée du discours présidentiel de Grenoble, il s’attaque à des zones de non-droit. Il mène le combat contre des formes de délinquance insupportables aux plus faibles. Devait-il pour autant stigmatiser la "gauche milliardaire", Saint-Germain des Prés et les "bien-pensants"? Fallait-il que ministres et parlementaires désireux de se faire bien voir disputent le concours Lépine de l’arsenal sécuritaire?
Il est dangereux de laisser déraper les discours de ses fidèles. Nicolas Sarkozy est devenu président de la République en canalisant les pulsions extrêmes sans jamais les légitimer. Mais courir après le peuple peut le couper de catégories sociales qui constituent son socle dans l’opinion, comme le montre notre baromètre Ifop. Tel le fil d’un arc, le lien avec le peuple peut se tendre. Qu’il rompe, les scénarios les plus improbables deviennent possibles.
Olivier Jay
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