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mardi 24 août 2010

Eoliennes en mer : plus de 15 millards d'euros d'investissements en vue

L'Etat se prépare à lancer en septembre un appel d'offres de 3.000 mégawatts pour implanter des éoliennes au large des côtes françaises. Zones concernées : les Pays de la Loire, le nord de la Bretagne, le Languedoc-Roussillon et la Normandie. Le projet pourrait nécessiter de 15 à 20 milliards d'euros d'investissements.
En France, les acteurs de l'éolien offshore sont sur le pied de guerre. Le gouvernement doit en effet lancer dès cette rentrée un gigantesque appel d'offres pour implanter des éoliennes au large des côtes françaises. Un appel d'offres de taille puisqu'il portera sur une puissance d'au moins 3.000 mégawatts soit l'équivalent de deux réacteurs nucléaires EPR.

Egalement hautement stratégique, cet appel d'offres doit non seulement permettre la mise en place de nouveaux équipements fournissant de l'électricité mais aussi contribuer à donner naissance à une véritable filière industrielle en France dans ce secteur. Sa réalisation nécessitera un volume d'investissements de 15 à 20 milliards d'euros, indique-t-on au ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Elle devrait se traduire par l'installation d'au moins 600 éoliennes au large des côtes françaises ne comptant aujour-d'hui encore aucune de ces « fermes de pales ».
Pas d'installation avant 2015

Dans quelles régions les machines seront-elles mises en place ? Après avoir présenté son projet début mai, le gouvernement avait prévu de dévoiler rapidement une dizaine de zones susceptibles d'accueillir des éoliennes.

L'intérêt soudain d'un grand nombre de ports et d'agences de développement pour l'appel d'offres a forcé l'Etat à repousser cette idée au mois de septembre. Mais les grands axes sont définis. Les zones seront situées dans les Pays de la Loire, le nord de la Bretagne, le Languedoc-Roussillon et la Normandie, sur un périmètre allant de la baie de Seine à la baie de Somme. Cette approche permettra de limiter l'impact sur le paysage et la navigation. L'Etat devrait aussi découper chacune de ces zones en lots afin de mutualiser le coût des infrastructures de raccordement.

L'ensemble du processus va se dérouler sur une période longue. L'installation des premières éoliennes n'est pas attendue avant le début 2015. Surtout, l'appel d'offres comprendra un dispositif jamais utilisé jusqu'à présent par le ministère de l'Ecologie : une période de « levée des risques ». En clair, les candidats sélectionnés ne seront définitivement retenus qu'après une période d'un an et demi, à l'issue de laquelle ils auront confirmé la « faisabilité du prix proposé ». Dans le cas contraire, la procédure sera rouverte. Il s'agit d'éviter de sélectionner des projets séduisants sur le papier mais irréalisables. Lancé en 2004, le premier appel d'offres d'éolien en mer n'a eu aucun résultat concret.
Des prix aléatoires

Les professionnels sont particulièrement attentifs à cette question. « Dans le domaine des énergies renouvelables, nous avons eu de très mauvaises expériences avec les appels d'offres, explique Marion Lettry, déléguée générale adjointe au sein du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Le critère prix annule tous les autres et on se retrouve avec les projets les moins chers mais aussi les plus fragiles. »

Dans l'éolien offshore, le risque d'échec est particulièrement élevé. L'installation d'une machine nécessite en effet une étude poussée des fonds marins. Compte tenu de leurs coûts, ces études ne sont jamais réalisées en amont. Ce qui rend les prix proposés assez aléatoires.
Le montant et la complexité des projets vont également imposer la mise en place de consortiums importants. On peut s'attendre à des regroupements entre des groupes électriciens comme GDF Suez ou Iberdrola, des fabricants de turbines comme Siemens, General Electric ou Alstom et des professionnels du génie civil. Le gouvernement français souhaite éviter les sociétés de taille moyenne, spécialisées dans l'obtention de permis.

Les projets seront jugés sur les prix proposés mais aussi sur leur capacité à utiliser les infrastructures portuaires et le savoir-faire français. Pour des spécialistes de la maintenance en mer et des grands ensembles comme les chantiers navals STX (Saint-Nazaire et Lorient), ce type de projet pourrait faire figure de bouffée d'oxygène. De quoi motiver la mise en place d'une zone offshore importante au large des Pays de la Loire.


EMMANUEL GRASLAND

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