Les traditionnelles universités d'été du PS vont s'ouvrir à La Rochelle. Ce seront les dernières où l'on pourra encore réfléchir à la stratégie présidentielle. Car l'an prochain à la même date, la bagarre pour l'élection de 2012 sera lancée et il sera trop tard pour faire des plans sur la comète. C'est maintenant qu'il faut choisir, non pas le candidat ou la candidate, mais le ou les terrains sur lesquels la gauche va livrer bataille.
Or le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble place les socialistes devant un dilemme fondamental. Il est clair, en effet, que par ce discours orageux sur l'insécurité, le président Sarkozy a choisi le terrain sur lequel le candidat Sarkozy compte se battre et l'emporter à nouveau. De son point de vue, on le comprend. La crise économique lui interdit d'espérer récolter le fruit de son slogan de 2007, « travailler plus pour gagner plus » et l'encéphalogramme plat du projet européen le bride dans son désir de jouer le d'Artagnan de l'Union comme il en eut un instant l'opportunité lors de la crise géorgienne. L'économique, le social et l'international étant sous l'éteignoir, reste le thème de l'insécurité.
Le choix des armes étant fait à droite, que peut décider la gauche ? Elle peut choisir de refuser le terrain de l'insécurité en considérant que ce thème serait culturellement de droite et que ses errements passés seraient insurmontables en dix-huit mois. Dans cette hypothèse, elle se battrait exclusivement sur le terrain économique et social, laissant Sarkozy dans un tête-à-tête risqué avec le Front national sur le terrain sécuritaire.
La seconde hypothèse pour la gauche serait d'estimer qu'il n'est pas possible de laisser son adversaire soliloquer sur un sujet auquel sa base populaire est aussi sensible. Dans ce cas, il lui faudra construire un discours fort et homogène alors que l'on n'a entendu jusqu'à présent que des propos faibles et disparates. La tâche sera donc rude. Mais avant de s'y livrer, il faut choisir l'une des deux composantes du dilemme. De la pertinence de ce choix dépendra largement l'issue de la présidentielle.
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