Les adeptes du bio comme les partisans de la cause écologique voudraient nous faire croire que la défense de leurs convictions passe fatalement par l'attaque de tous les OGM. En faisant systématiquement - pour des raisons bien plus idéologiques que scientifiques -du génie génétique un ennemi à abattre, les avocats de cet intégrisme anti-innovation se trompent pourtant de cible. Bien encadrés, les OGM ne sont pas leurs ennemis. Ils pourraient même, au contraire, être leurs alliés.
Les humanitaires luttant contre la faim dans le monde le savent. L'amélioration des rendements que permettent certains soja ou maïs transgéniques peut à sa manière contribuer positivement à l'alimentation de millions de personnes. Les moins obscurantistes des écologistes admettent également que les recherches permettant de faire pousser des plantes moins gourmandes en eau ou capables de se passer d'insecticides peuvent avoir un impact positif pour la nature.
C'est aujourd'hui toute la filière bio qui devrait faire sa révolution culturelle et accepter d'étudier les aspects éventuellement positifs de la biotechnologie. Car à force d'idéaliser des symboles, certains en finissent par ignorer les faits. Contrairement aux idées reçues, le bio n'est en particulier pas forcément très écolo. Les rendements et les économies d'échelles étant limitées, il faut faire rouler bien des heures un tracteur pour des productions faibles et un impact CO2 non négligeable. Il en va de même pour les fruits et légumes bio importés par avion et dont le bilan carbone est largement négatif.
Pas forcément meilleurs pour l'environnement, les produits bio pourraient faire des OGM un allié. En rendant le bio plus efficace, les OGM rendraient cette filière verte plus compétitive. Et en redistribuant ces gains de productivité aux clients sous forme de baisse de prix, une filière bio-OGM serait même mieux équipée pour rivaliser avec l'agriculture traditionnelle. Cela permettrait de réduire la consommation de pesticides ou d'engrais chimique, contribuant ainsi positivement à l'environnement.
En refusant jusqu'à l'idée de pouvoir étudier le simple impact des OGM, les faucheurs obscurantistes desservent une agriculture française qu'ils croient protéger. Surtout, en défendant une vision passéiste d'une agriculture bio, ils condamnent par avance les paysans français. Car, incapables d'innover, comment pourraient-ils rivaliser demain avec des producteurs bio installés dans des pays bénéficiant à la fois de coûts de main-d'oeuvre plus faibles et peut-être des retombées positives de certains OGM ? Au lieu de les diaboliser, on se doit d'étudier sereinement les avantages comme les inconvénients des OGM.
David Barroux
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