TOUT EST DIT

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mercredi 18 août 2010

Le retour de Supermam ?


Elle fait partie de ces ministres indestructibles qui ne meurent jamais, traversant miraculeusement les alternances, les purges et - plus fort encore - les guerres de succession sans une égratignure, ou presque. En 2007, on la disait finie. Prête à être renvoyée dans la galaxie des vieilles gloires à la retraite après un dernier tour de piste. Si on avait placé au ministère de l'Intérieur celle qui avait osé se dresser sur la route de Nicolas Sarkozy dans les primaires de l'UMP, c'était par souci d'unité de la droite. On ne pouvait pas virer tout de suite la dernière secrétaire générale du RPR, estampillée gaulliste traditionnelle, mais, dans les coulisses de l'Élysée, on assurait qu'elle était condamnée. A la merci d'un prochain remaniement... Elle a eu chaud mais en cette fin d'été, trois ans plus tard, c'est elle, l'ancienne ministre des sports d'Édouard Balladur, qui tient la corde pour entrer à Matignon à l'automne.
Hier Michèle Alliot-Marie exaspérait volontiers Nicolas. Trop datée. Trop ringarde. Aujourd'hui, elle ne le fascine pas davantage, mais elle est parfaite à ses yeux pour les circonstances politiques de 2010. On la croit terne ? C'est un atout. Elle ne risque pas de faire de l'ombre au président, ni, cette fois, de jouer à la candidate. Discrète, sérieuse, travailleuse, pas gaffeuse. Elle a même réussi à déminer une chancellerie que Rachida Dati avait transformé en pétaudière ! Solide, rompue à la pression des ministères régaliens - Défense, Justice, Intérieur - et expérimentée : une vraie professionnelle, qualité devenue fort rare dans l'équipe Fillon. L'un des seuls profils premier-ministrables, avec une valeur ajoutée électorale : c'est une femme. François Mitterrand avait osé Édith Cresson. Sarkozy, lui, ne serait pas mécontent de faire un coup politique en pariant sur MAM.
Sa force est plus stratégique que médiatique. Elle a la capacité de rassurer, et de rassembler, une droite complètement déboussolée par les errements sécuritaires de ces derniers mois, l'amateurisme de certains ministres, et les affaires. De la rébellion des villepinistes aux états d'âme sociaux des chrétiens démocrates de Christine Boutin en passant par les tentations centristes, version ex-UDF, qui piaffent de reprendre leur liberté de parole, le camp majoritaire gronde et vibre comme un moteur au bord de l'implosion. L'autorité de MAM, espère-t-on, saurait calmer la machine et la remettre en marche. Elle est aussi disciplinée, c'est-à-dire capable de vendre avec une inaltérable langue de bois les concepts de son supérieur, même en cas de désaccord. Une Supermam blindée pour préparer la guerre de 2012, quoi de mieux ?

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