TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 18 août 2010

Estrosi, le zélé désavoué

À Grenoble, par son discours sécuritaire, Nicolas Sarkozy avait émis un signal fort. Inutile de chercher plus loin le thème central de la prochaine présidentielle.

Depuis, dans les allées du pouvoir, on juge bon d’en rajouter. Sous Molière, déjà, le roi ayant parlé, les petits marquis s’empressaient de pratiquer la surenchère. Sans s’apercevoir, souvent, de l’effet négatif d’un zèle mal maîtrisé.

À ce jeu, Christian Estrosi se distingue haut la main. Le genre à lancer, sérieux comme un pape : “Être Français ou voyou, il faut choisir.”

Le ministre de l’Industrie, reconverti dans l’ordre public, met sa gouaille rustique au service de la cause.

Sa dernière saillie vise les maires des grandes villes, majoritairement à gauche. Il suggère de les sanctionner. Leur “laxisme” congénital serait un frein à la lutte contre la délinquance. Voici les complices objectifs de la “racaille”. Eurêka ! On a enfin trouvé les responsables du climat délétère ravageant nos banlieues.

Mais non. Nombre d’élus UMP refusent pareille caricature. Ils dénoncent la grossière “stigmatisation des municipalités.” Si bien que Luc Chatel, hier, a dû prendre ses distances avec les propos de M. Estrosi.

L’ingrat gouvernement, par la voix de son porte-parole, désavoue ainsi le plus dévoué de ses serviteurs…



Gilles Debernardi

0 commentaires: