TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 6 août 2010

Le sélectionneur

Drôles de vacances qui commencent pour un gouvernement dont presque tous les membres partent en se demandant si le remaniement leur sera fatal. Bien peu en effet peuvent prétendre dormir sur leurs deux oreilles pendant ces trois semaines que Nicolas Sarkozy mettra à profit pour sélectionner l'équipe qui s'engagera derrière lui dans la bataille de 2012. Christine Lagarde, la technocrate, Brice Hortefeux, l'ami, Luc Chatel, l'imperturbable, Michèle Alliot-Marie, la chiraquienne, ou encore Bruno Le Maire, le discret villepiniste, vont sans doute partir tranquilles. Les autres sont presque tous en équilibre instable sur la branche qu'ils ont souvent sciée eux-mêmes.

Les ornements gouvernementaux de la diversité et de l'ouverture à gauche feront, c'est sûr, les frais de la cure d'amaigrissement annoncée et, avec eux, ceux qui ont souvent gaffé par paroles, par inaction et par omission. L'opinion attend de Nicolas Sarkozy qu'il remette tous les petits monarques de la République au service de l'État et en finisse avec leurs trop voyants privilèges. Son impopularité historique tient pour beaucoup aux fautes d'exemplarité qui ont fait des ravages jusque dans la cohésion de son propre camp.

Pas sûr que le chef de l'État attende le mois d'octobre pour annoncer son nouveau gouvernement. Les contre-feux qu'il a réussi à allumer en remettant sa casquette de premier policier de France ont certes fait passer au second plan les embarras de son ministre du Travail et les zones d'ombre du financement de ses campagnes, mais ils reviendront à la surface dès la rentrée et peut-être même avant si l'enquête prend enfin un cours normal.

Pas sûr non plus que l'équipe soit aussi restreinte que promise par Nicolas Sarkozy qui prépare son dernier gros remaniement du quinquennat. Il doit donc veiller à donner des gages à toutes les composantes de sa majorité, écarter ceux qui suscitent le doute, mettre en avant quelques personnalités à fort impact de notoriété et rassurer son socle électoral bien troublé ces dernières semaines. On ne peut pas se contenter du minimum de joueurs quand on sait que le match va être décisif. Dur métier que celui de sélectionneur.

DANIEL RUIZ

0 commentaires: