TOUT EST DIT

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lundi 16 août 2010

Le gruyère suisse remporte l'exclusivité de l'AOC

Le gruyère suisse a remporté une victoire importante contre son homonyme français en obtenant l'exclusivité de l'appellation d'origine contrôlée (AOC). Les producteurs helvétiques continuent néanmoins leur combat pour obtenir une protection mondiale du nom dans le cadre de l'OMC, a indiqué lundi 16 août l'Interprofession du gruyère.
"C'est une bonne avancée mais la bagarre ne s'arrête pas là", a expliqué le directeur de l'association, Philippe Bardet. Désormais, estime-t-il, "il faut se battre pour une protection" au niveau mondial dans le cadre des accords de libéralisation des échanges à l'Organisation mondiale du commerce. "L'enjeu est de taille, car il porte sur la protection totale du nom." Ce que veulent concrètement les Suisses, c'est une protection identique à celle qui existe à l'OMC pour les produits viticoles. Mais, reconnaît M. Bardet, l'affaire n'est pas gagnée étant donné l'état laborieux des négociations entamées en 2001 à Doha (Qatar) et qui piétinent depuis.

UN DOSSIER TROP LÉGER

Revenant sur l'obtention exclusive de l'AOC au niveau européen pour le gruyère helvétique, le responsable a voulu tempérer la victoire suisse, rappelant qu'il existe depuis les années 1930 un accord entre la France et la Suisse accordant le droit aux deux pays d'utiliser le même nom pour les deux fromages très différents. Quand la France a voulu faire reconnaître l'AOC accordée à son gruyère au niveau européen en 2007 le différend a éclaté entre les deux capitales.

La Suisse a fait une demande identique dans la foulée, craignant pour les 13 000 tonnes d'exportations annuelles de son fromage phare. Au final, Bruxelles a jugé trop léger le dossier français et a recommandé à la France de se contenter de l'indication géographique protégée (IGP). Les producteurs français ont minimisé la décision de Bruxelles, faisant valoir qu'ils pourront continuer à utiliser le nom du célèbre fromage. Suisses et Français ont "construit ensemble le dossier" devant Bruxelles, a assuré Bernard Cassard, animateur du Syndicat interprofessionel du gruyère (France). "Nous nous sommes adaptés à la juridiction européenne pour pouvoir aboutir à la protection du mot gruyère" de chaque côté de la frontière suisse et française, a-t-il ajouté. Seul problème : l'IGP est beaucoup moins connue des consommateurs que l'AOC.

UN NOM POUR DEUX FROMAGES TRÈS DIFFÉRENTS

Les deux fromages n'ont en commun que leur homonymie. Le suisse, produit depuis le Moyen Age dans les alentours d'une bourgade éponyme du canton de Fribourg, dans l'ouest du pays, "est plus corsé", avec "un goût plus marqué", selon M. Bardet. Le gruyère français, produit un peu partout pendant de longues années avant d'être relocalisé dans les régions françaises proches de la frontière helvétique, "a un goût plus sucré dû aux trous", ajoute-t-il.

Dans la foulée, la Suisse et Bruxelles ont trouvé un accord de reconnaissance réciproque sur les AOC de plusieurs centaines de produits, dont une majorité de fromages (la Tête de Moine, le Vacherin fribourgeois et le Vacherin Mont d'Or) et la viande des Grisons.

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