La hausse des tarifs de l'électricité a beau être présentée comme modérée, elle n'en reflète pas moins une obscure clarté. L'augmentation moyenne de 3 % est tout de même la plus forte depuis plusieurs années et elle cache toujours, un an après le changement de grille tarifaire, pas mal de disparités selon les options. Ce qui est clair, c'est que le consommateur français va payer toujours plus cher son électricité. Ce qui reste obscur, ce sont les causes qui vont servir à justifier ces hausses perpétuelles.
c'est que le dogme de la concurrence, dont se gargarisent les libéraux d'ici et de Bruxelles, au lieu de se traduire par des baisses, nous impose des hausses. Il faut aligner les tarifs sur les plus chers, moins nucléaires que les nôtres. En même temps, on va nous faire payer les investissements d'EDF aux douteuses performances énergétiques, et le développement de réseaux tellement intelligents que pour nous permettre de dépenser moins, on paiera plus.
désormais, c'est que les hausses ne vont pas se limiter à l'étage eau, gaz, électricité. Transports, santé, bientôt la taxe d'habitation, vont aussi augmenter. Quant à la baguette de pain qui ne cesse de nous rouler dans la farine, parions qu'avec les prévisions sur le blé, elle va suivre le cortège attendu des hausses du poulet, du porc, du boeuf. Bref, ça va saigner aussi dans nos assiettes. Alors, pas de baisses en vue ? Mais si, sur les prestations sociales, les niches fiscales, la prime à la casse? Tout ce qu'il ne faut pas appeler rigueur, mais « ri-lance », selon la ministre des Finances.
à la croissance, Christine Lagarde se dope depuis hier au 0,6 % de PIB trimestriel. On est loin du nirvana allemand à 2,2 %, mais notre optimiste Pythie voit dans ce rebond la preuve du bien fondé de la politique suivie. C'est vrai que l'espoir fait vivre, surtout les ministres ! Mais si on se rapproche de la prévision de croissance pour 2010, celle de 2011 est très incertaine, fragilisée par les tours de vis, les doutes sur la reprise américaine et le pied au frein des pays émergents. Pour réduire le déficit comme promis, faudra qu'ça saigne encore !
XAVIER PANON
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