Voici un rude coup porté à la poésie française. Le jeune rappeur Abdul X va bientôt comparaître devant un tribunal. Ce qu’on lui reproche ? Une chanson dont le titre résume la portée : “Tirer sur les keufs”. Le texte, d’une fulgurante modernité, n’abuse pas de la métaphore. Il préfère le dépouillement lexical, très premier degré : “Si t’en vises un, tue-le, ne le rate pas/Mets-lui une balle dans sa race”.
Le procureur, critiquant le fond plutôt que la forme, dénonce “une apologie de crime”. Pourquoi durcir ainsi le ton ? L’artiste, au commissariat, a plaidé le malentendu. Les paroles du morceau “ne reflètent pas sa pensée”. Un trop plein de lyrisme vous emporte, parfois… Bon. Quant au revolver brandi dans le clip vidéo, “il s’agit d’une arme factice”.
On se disait, aussi, que l’œuvre sonnait faux. Mais les voyous des cités, eux, utilisent des balles réelles.
Pourtant, le prévenu ne risque pas grand-chose. Sauf à appliquer la jurisprudence Montherlant : “En prison pour médiocrité !”.
A relire la prose du rappeur, ce qui lui manque saute aux yeux : le talent, encore plus que la morale. S’agissant de “rosser les cognes”, jadis, tonton Georges s’y prenait autrement. Tiens, les juges devraient condamner Abdul à apprendre tout Brassens par cœur ! Une leçon de style, pour la peine.
1 commentaires:
Balle de RAP
Qu’est-ce qui est le plus important dans nos vies de merde ? Je vais vous l’avouer : c’est la LIBERTE.
La liberté d’expression : dire que l’homme est fondamentalement méchant.
La liberté d’impression : penser que l’homme est fondamentalement méchant.
La liberté de subversion : chanter que l’homme est fondamentalement méchant.
Ces trois libertés ne doivent en faire qu’une, c’est ça l’esprit des lois.
Et pourtant le droit ne vous donne pas ce droit.
C’est la lettre qui va s’interposer entre vous et votre esprit pour vous empêcher d’exercer votre liberté.
Qu’est-ce que je risque en transgressant la loi qui me l’interdit ?
Qu’on me ferme mon clapet, qu’on me fasse un procès ou qu’on ne donne pas suite à mon sujet parce qu’il est soit disant sans intérêt.
En chantant que l’homme est fondamentalement méchant, qu’est-ce que j’ai fait d’autre, sinon d’exprimer mon propre désenchantement ?
Mais si par hasard, d’autres le partagent, qu’ils ouvrent leur gueule au lieu de la fermer. Ça changera tout !
Parce que dans ce cas, l’Etat maladroit aura du mal à museler plusieurs libertés.
C’est peut-être ça ce qui est en train de se passer sur Internet… ce n’est pas seulement de la merde qui attire les mouches… mais les mouches qui ont enfin le droit et l’endroit pour vous dire Merde !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20Rap
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