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mercredi 2 juin 2010

La petite phrase d'Aubry occulte le projet du PS

Le projet de société ratifié samedi par le PS est déjà presque oublié. La faute à une formule assassine de la première secrétaire comparant Nicolas Sarkozy à Bernard Madoff.
On ne touche pas à François Mitterrand ! Les attaques de Nicolas Sarkozy contre l'ancien président socialiste, à propos de la retraite à 60 ans, ont eu le don d'agacer Martine Aubry. Samedi, la première secrétaire du PS a fustigé « l'inélégance » et « la vulgarité » de l'actuel chef de l'État. Dans son élan, elle a ironisé sur ses leçons en matière de gestion. « Quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité. »

« Brutal et dérisoire »

La comparaison avec l'escroc de Wall Street a déclenché les foudres de l'UMP. « Reprocher à François Mitterrand la retraite à 60 ans, c'est une opinion politique. Comparer le président de la République à un escroc, c'est une injure, pas une opinion », a dénoncé Jean-Pierre Raffarin, conseillant à Martine Aubry de s'excuser. « Honteux », s'est indigné Xavier Bertrand. Même François Fillon s'y est mis. « Par ses attaques brutales et dérisoires contre le président de la République, Martine Aubry abaisse le débat politique », a réagi le Premier ministre, dans un court communiqué, hier.

La patronne du PS n'aurait pas dû céder à la « facilité », regrette aussi François Hollande. Selon lui, Nicolas Sarkozy a eu tort de s'en prendre à l'héritage de François Mitterrand. « Mais nous ne sommes pas là pour copier Nicolas Sarkozy, a indiqué l'ancien premier secrétaire. Quand un président de la République se laisse aller, nous ne devons pas prendre le même chemin, la même dérive, la même facilité. Nous devons, nous, être différents. »

Ces critiques ont amené Martine Aubry à s'expliquer, hier midi. Invitée de France 2, elle a voulu calmer le jeu en disant qu'elle voulait mettre en cause non pas la personne de Nicolas Sarkozy, mais ses démonstrations sur les comptes publics qu'elle juge « pas crédibles ».

« Les mots ont un sens. Je n'ai pas comparé le président de la République à Madoff, a-t-elle assuré. On ne parle pas aux gens uniquement avec des noms d'oiseau. On essaie de s'exprimer avec nuance. En tous les cas, j'essaie de le faire. » Des explications, mais pas d'excuses.

« Nicolas Sarkozy l'a bien cherché », a approuvé Ségolène Royal. La première secrétaire a aussi reçu le soutien de Jean-Marie Le Guen, député de Paris, qui invite la presse à « ne pas s'en tenir » à cette polémique.

Tant il est vrai que la petite phrase de Martine Aubry a rendu invisible le « projet de société » ratifié samedi par le PS. En ce sens, cette phrase est bien un dérapage.

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