TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 10 mai 2010

Les marchés saluent dans l'euphorie le plan de sauvetage de 750 milliards d'euros

Les marchés boursiers s'envolaient lundi matin, apparemment rassurés par les 750 milliards d'euros mis sur la table pour soutenir la zone euro, un plan de soutien massif qui s'est doublé d'une intervention concertée des principales banques centrales du monde.

Symbole de ce retournement des marchés, l'euro a repassé le seuil symbolique des 1,30 dollar, s'échangeant à 1,3028. Jeudi, la monnaie unique avait atteint son plus bas niveau depuis mars 2009 face au billet vert à 1,2523 dollar, en raison de craintes quant à une contagion des problèmes financiers de la Grèce à d'autres pays de la zone euro.

L'Asie, premier continent où les places financières ont rouvert après l'annonce du plan de sauvetage, l'a salué avec des hausses de 1,60% à la Bourse de Tokyo ou 2,35% à Sydney.

Puis, à la mesure de leur effondrement toute la semaine dernière, les places européennes se sont envolées à l'ouverture. Plus de 8% à Paris et Bruxelles, plus de 7% à Athènes et Vienne, 4,5% à Stockholm, 4,03% à Francfort et plus de 5% à la Bourse de Londres, pourtant contenue par les incertitudes de politique intérieure.

Le rebond le plus spectaculaire a été enregistré dans les trois pays les plus attaqués la semaine dernière: plus de 9% à Milan et Lisbonne, plus de 11% à Madrid.

Autre signe de détente, le taux des obligations d'Etat grecques sur dix ans, qui conditionne le coût auquel Athènes peut se refinancer sur les marchés, a chuté à quelque 6,6%... contre plus de 12% vendredi.

Pendant tout le week-end, chefs d'Etat et de gouvernement puis ministres des Finances européens ont travaillé pour présenter avant l'ouverture des bourses les "mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés" demandées par le président américain Barack Obama, intervenu face au risque d'extension mondiale de la crise.

Au final, après 11 heures de discussions, c'est un plan de sauvetage d'une ampleur inédite qui a été annoncé dans la nuit de dimanche à lundi. Jusqu'à 60 milliards d'euros de prêts de la Commission européenne aux éventuels pays en difficulté de la zone euro; jusqu'à 440 milliards en prêts et garanties via un organisme spécial; jusqu'à 250 milliards d'euros de prêts additionnels du Fonds monétaire international.

Pour faire bonne mesure, la Banque centrale européenne fait également un geste en acceptant d'intervenir pour soulager le marché de la dette en zone euro, dans la tourmente du fait des doutes des investisseurs sur la capacité de nombreux de pays à rembourser.

Concrètement, la BCE devrait procéder à des achats de titres obligataires d'Etats, ce qui revient à leur prêter de l'argent. La banque centrale allemande a de son côté commencé à le faire dès lundi.

Côté Etats, le Portugal et l'Espagne, perçus comme des "maillons faibles" par les marchés, ont promis des mesures supplémentaires pour réduire leurs déficits. Le gouvernement grec devait lui détailler lundi son programme contesté de réforme des retraites, avec notamment des allongements de durée de cotisation.

Enfin, en réponse à l'internationalisation de la crise, partie de craintes d'un défaut de paiement de la Grèce étranglée par une dette et des déficits abyssaux, les principales banques centrales mondiales, dont la BCE, la Bank of Japan et la Fed américaine, ont annoncé une action concertée pour approvisionner en dollars des banques européennes affectées par la chute brutale du taux de change de l'euro.

Ces efforts conjoints inédits ont été salués par les politiques, dans l'espoir qu'ils étouffent enfin la crise.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui a longtemps hésité à s'engager, s'est réjouie d'un plan pour "renforcer et protéger l'euro", qui a été "attaqué", et a de nouveau appelé ses partenaires à la discipline budgétaire. Mme Merkel a d'ailleurs subi dimanche un revers électoral dans lequel l'aide à la Grèce, très critiquée dans son pays, a certainement joué un rôle.

"Un grand pas en avant", s'est de son côté félicité le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn. Un "bon accord pour tous en Europe", a jugé le ministre britannique des Finances Alistair Darling, dont le pays a toutefois refusé de s'associer directement au mécanisme de soutien à l'euro.

"J'espère que ce sera la fin de la bataille" contre les spéculateurs "qui essaient de miner la situation économique et financière de l'UE", a souhaité le ministre espagnol des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence de l'Union.

0 commentaires: