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lundi 10 mai 2010

L'Europe espère avoir fait le plus dur pour défendre la zone euro

L'Europe espère avoir fait le nécessaire pour endiguer la crise financière qui menace la zone euro, en la dotant d'un mécanisme de secours sans précédent de 750 milliards d'euros auquel contribuera aussi le FMI, et avec une action concertée des banques centrales.

"C'est un accord très positif", et une réponse "à tous ceux qui essaient de miner la situation économique et financière de l'UE" par des spéculations contre l'euro, s'est réjoui lundi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dont le pays préside l'UE.

Grâce à cet accord, "toute tentative pour affaiblir la stabilité de l'euro échouera", a affirmé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Les marchés réagissaient de façon positive lundi. Les Bourses européennes s'envolaient, et l'euro rebondissait au-dessus de 1,30 dollar. Les taux auxquels la Grèce doit emprunter à 10 ans enregistraient de leur côté une détente spectaculaire.

Les décisions prises vont permettre de "renforcer et protéger l'euro", s'est félicitée la chancelière allemande Angela Merkel.

"C'est un très bon accord pour l'Europe, et pour nous tous en Europe", a déclaré de côté le ministre des Finances britannique Alistair Darling.

Les ministres des Finances de l'UE se sont mis d'accord dans la nuit de dimanche à lundi, après plus de onze heures de tractations, sur la mise en place d'un plan de secours historique allant jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro si nécessaire.

Cette enveloppe sans précédent dans l'histoire récente pour un programme de soutien financier inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire international.

Le total se décompose en 60 milliards de prêts apportés par la Commission européenne et de 440 milliards d'euros de prêts et garanties par les pays de la zone euro, soit 500 milliards côté européen.

Le FMI s'est engagé de son côté à apporter une contribution additionnelle de 250 milliards sous forme de prêts.

"Ce qui a été fait hier par les Européens est réellement un grand pas en avant", s'est réjoui le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn.

La Banque centrale européenne a fait également un geste en décidant d'intervenir pour soulager le marché de la dette en zone euro.

Les banques centrales de la zone euro ont commencé lundi l'achat d'obligations d'Etat européennes, ce qui revient à leur prêter de l'argent.

Les Européens étaient au pied du mur pour trouver une solution pour défendre la zone euro, alors que la crise grecque menace d'emporter dans son sillage d'autres pays de la zone euro comme le Portugal ou l'Espagne, mais aussi de déstabiliser les marchés mondiaux.

Signe de l'inquiétude généralisée, les principales banques centrales mondiales, y compris la BCE et la réserve fédérale américaine, ont annoncé dans la nuit des actions concertées et exceptionnelles pour calmer les marchés, en améliorant notamment l'approvisionnement en dollars de l'Europe.

C'est la première fois que les banques centrales ont recours à une telle action concertée depuis les plus forts moments de la crise financière mondiale en 2007-2008, quand elles avaient agi ensemble pour tenter de relancer le marché du crédit paralysé.

Les Européens ont par ailleurs décidé de renforcer leur discipline budgétaire. L'Espagne et le Portugal se sont notamment engagés à prendre rapidement des mesures supplémentaires "significatives" pour réduire leurs déficits en 2010 et 2011.

Le gouvernement portugais a indiqué lundi qu'il tablait désormais sur un déficit en 2011 à 5,1% du PIB contre 6,6% précédemment.

Le gouvernement espagnol devrait de son côté économiser 15 milliards d'euros en deux ans, surtout en retardant des investissements, a souligné la presse espagnole.

Par Sophie LAUBIE

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