L'agriculture tient une place centrale dans le mode de vie français : deux repas par jour, plus le petit-déjeuner, tradition gastronomique, développement des territoires et, bien entendu, poids économique qui fait encore de notre pays, concurrencé par l'Allemagne, la première puissance agricole en Europe. L'avenir de ce secteur, au centre de la réunion à l'Élysée et de l'examen de la loi de modernisation demain, nous concerne donc tous. En particulier pour les deux maillons à chaque bout de cette chaîne.
Les consommateurs ont du mal à se nourrir correctement et à remplir leurs paniers de fruits et légumes. Entre obésité et pesticides, l'alimentation constitue désormais un enjeu majeur de santé publique. Les réponses ne peuvent se limiter aux cantines scolaires ou à quelques rayons bio et chérot ! Mais c'est le premier maillon qui souffre le plus. Les agriculteurs, dont la santé est aussi parfois affectée par l'usage de produits chimiques, sont plus que d'autres, victimes de toutes les crises, climatique, sanitaire, économique.
Sur les marchés ils ne jouent plus gagnants. Les vaches se font de plus en plus maigres. Chute terrible des revenus, retraite de base à 700 euros, et maintenant l'austérité qui pointe son nez, avant que la future PAC n'attaque, on comprend les désespoirs et inquiétudes. L'avenir à crédit ne prête pas à sourire. La loi de modernisation a l'ambition d'apporter des remèdes de fond aux différents maux qui minent depuis trop longtemps les agriculteurs, ballottés comme fétus de paille entre spéculateurs, à Chicago ou ailleurs, intermédiaires, industriels.
Pour renforcer le poids des agriculteurs, divers outils sont envisagés ici et au niveau de l'Europe. Elle doit tirer pour l'agriculture les mêmes leçons que dans la crise financière. Mais en attendant la moisson de Bruxelles et de cette quatrième loi en dix ans, les paysans risquent de trouver le temps long. Ils savent bien que la mondialisation leur impose des défis et que ce n'est pas à l'abri des talus qu'ils les relèveront. D'accord pour nourrir 9 milliards d'individus en 2050. Encore faut-il que, d'ici là, ils aient eux aussi de quoi manger.
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