TOUT EST DIT

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samedi 3 avril 2010

L'iPad ouvre une nouvelle ère dans le monde de la micro-informatique

L'iPad, l'ardoise numérique qu'Apple a commencé à commercialiser aux Etats-Unis samedi 3 avril, va-t-elle faire bouger les lignes dans le secteur informatique ?

Selon des chiffres non confirmés par le groupe américain, qui, une fois de plus, a parfaitement orchestré le lancement de son dernier "gadget" (il s'accompagne d'une véritable hystérie médiatique sans pour l'instant aucune publicité), plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ont été pré-réservés durant le mois de mars.
Parmi les premiers journalistes à avoir pu tester l'appareil, Walter Mossberg, du Wall Street Journal, a publié une chronique dithyrambique. David Pogue, son collègue du New York Times, a prédit que les technophiles détesteront, mais que le grand public adorera. Les analystes industriels sont également enthousiastes : 6 millions d'unités s'écouleront en 2010, selon Morgan Stanley. Le cabinet iSuppli prédit 7 millions en 2010, et trois fois plus en 2012...

Apple compte sur "l'écosystème" qu'il a réussi à créer autour de l'iPhone : ses plus de 140 000 applications (jeux, fils d'actualités, etc.) disponibles sur le téléphone, qui se retrouveront en quasi-intégralité sur l'iPad. Et aussi sur toutes celles qui seront développées spécifiquement pour l'ardoise (environ un millier dès son lancement).

Le pari reste risqué : il s'agit de créer de nouveaux usages autour d'une proposition inédite dans l'univers de la micro-informatique. L'iPad a les fonctionnalités d'un ordinateur (suite bureautique, clavier virtuel), mais il est surtout conçu pour consommer du contenu de loisirs (livres, vidéos, jeux...). Ce n'est pourtant ni une télévision, ni une liseuse électronique, ni une console de jeux, mais un peu de tout cela à la fois. L'engin, par ailleurs plus coûteux que beaucoup d'appareils "dédiés" à un seul usage, est beaucoup moins "transportable" qu'un téléphone. Sur ce créneau, Microsoft ou Hewlett-Packard (HP), respectivement premier éditeur de logiciels et premier concepteur de PC au monde, se sont déjà cassé les dents au début des années 2000, faute de demande.

Pour l'instant, à l'exception des produits d'Archos, une PME française qui ne dispose pas des moyens d'Apple (5,7 milliards de dollars de profits pour son exercice 2009), la concurrence est quasi inexistante. Mais "tous les géants de l'informatique traditionnelle s'intéressent aux ardoises", assure Carolina Milanesi, analyste au cabinet Gartner, et sont en embuscade. Pas question de laisser Apple seul si le succès est au rendez-vous, même si plusieurs millions d'ardoises vendues en 2010 pèseront peu comparées aux 300 millions de PC et quelques qui pourraient s'écouler dans le monde sur la même période. Car l'iPad concurrence les "mini-PC", ces petits ordinateurs déstinés à la consultation des courriels et à l'accès à Internet, grâce auxquels les constructeurs ont maintenu leurs ventes ces deux dernières années malgré la crise.

Parmi les plus avancés, HP a présenté début 2010 son "slate", une "ardoise" avec un écran deux fois moins grand que l'iPad, équipée d'un système d'exploitation Windows 7 de Microsoft. Le géant informatique a aussi annoncé un "smartbook", entre l'ardoise et le "mini-PC" (il sera doté d'un clavier physique). Son compatriote Dell travaille sur un projet de tablette, le "mini 5", avec un système d'exploitation Android (Google). Les constructeurs asiatiques Lenovo et Asus ont aussi confirmé des projets de machines hybrides, entre l'ardoise et le mini-PC. Cependant, aucun de ces industriels n'a précisé de date de lancement. Francis Sideco, du cabinet californien iSuppli, estime néanmoins qu'"ils n'abordent pas le sujet des ardoises en dilettantes, car les investissements requis pour concevoir, développer et lancer ce type de produits requièrent un certain niveau d'engagement".

Les fabricants de liseuses électroniques et de consoles de jeux sont aussi sur leurs gardes. Le japonais Nintendo a lancé, début mars, une version "XL" de sa console portable DS, dotée d'un embryon de bibliothèque virtuelle. Le cybermarchand américain Amazon, concepteur du Kindle (la liseuse qui se vend le mieux), a annoncé qu'il allait rendre disponible sa propre bibliothèque numérique sur l'iPad. Il travaillerait aussi à doter le Kindle d'un écran couleur.

A ce stade, les analystes pensent effectivement que "l'ère monolithique du PC" s'achève. Mais pas seulement à cause de l'iPad. "Le marché du PC a déjà commencé à se segmenter. Les consommateurs ont des besoins de plus en plus sophistiqués", estime Ranjit Atwal, du cabinet Gartner. L'iPad participerait de cette évolution, caractéristique d'un marché - occidental - en voie de saturation. "Il y aura probablement une petite cannibalisation entre produits", ajoute M. Atwal, mais le PC devrait perdurer, pour des usages plutôt professionnels, à côté d'une quantité d'autres terminaux.
Cécile Ducourtieux
ENCORE UNE FOIS APPLE MONTRE SON GÉNIE ET SON POUVOIR INNOVANT.

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