TOUT EST DIT

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samedi 3 avril 2010

Le casse-tête des socialistes pour organiser leurs primaires

Les militants voteront le 3 juillet pour choisir la méthode de désignation de leur candidat pour la présidentielle. La commission Montebourg s'apprête à rendre ses conclusions. Chaque camp a sa propre stratégie.

L'heure du choix approche. Après la victoire aux régionales, les socialistes doivent maintenant s'entendre sur le mode de désignation de leur candidat à la présidentielle. Il leur faut répondre à trois questions simples. Quand? Comment? Avec qui? Comme souvent au PS, les réponses ne sont pas simples à élaborer. Certes, ce sont les militants qui se prononceront en dernier ressort, lors d'une convention ad hoc le 3 juillet sur une proposition de la direction, mais encore faut-il réussir à la formuler. La commission prépara­toire, présidée par Arnaud Montebourg, est censée rendre ses conclusions d'ici une quinzaine de jours. Pas simple pour «l'homme d'une seule ­cause», comme certains le surnomment, qui se trouve souvent minoritaire au sein de sa commission. Parfois, les discussions sont tendues: la semaine dernière, on n'était pas loin du clash lorsqu'un des membres, Pascale Boistard, a claqué la porte faute de pouvoir exprimer ses arguments.

Évidemment, chaque camp a sa stratégie. La première secrétaire, Martine Aubry, et le directeur du FMI, Domi­nique Strauss-Kahn, sont aujourd'hui les favoris des sondages. Ségolène Royal et François Hollande suivent en rivaux. Et puis il y a les autres: Manuel Valls et Pierre Moscovici en outsider. Sans oublier ceux qui n'ont pas encore révélé leurs intentions mais qui pourraient en avoir: Laurent Fabius, Gérard Collomb ou Arnaud Montebourg.

Pour départager tout le monde, le PS n'a pas encore arbitré la procédure. Montebourg plaide pour un scrutin en trois tours. Une phase éliminatoire pour les «petits candidats» suivie d'un vote classique en deux tours. «C'est une usine à gaz», réplique la quasi-totalité du PS.

Problème de calendrier

Mais le principal problème, c'est le calendrier: avant ou après l'été 2011, avant ou après le prochain congrès statutaire? Sur ce dernier point, le débat est âpre. D'un côté, certains défendent l'idée d'un congrès chargé de préparer les primaires. Mais comment, dès lors, éviter de jouer le match avant le match? D'autres plaident pour un congrès de ratification après les primaires. Mais comment éviter que se joue le match retour? La direction du parti penche pour la deuxième option et s'interroge: faut-il se lier les mains dès le 3 juillet en verrouillant le calendrier? En 2011, il faudra aussi tenir compte de deux rendez-vous incontournables. Tout d'abord, les élections cantonales de mars, qui seront lourdes de conséquences sur les sénatoriales de septembre. Hors de question pour le PS de mener de front les primaires et cette campagne électorale où il espère de nouvelles conquêtes. Ensuite, il y a le G20 de juin, auquel participe le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

C'est pourquoi les partisans de DSK plaident pour une désignation à l'automne, afin que «tous ceux qui veulent pouvoir se présenter puissent le faire». Martine Aubry, qui a conclu un accord avec DSK, défend ce scénario qui l'avantage, elle aussi. «La primaire n'a de sens que si elle produit un effet sur le vote national», estime Pierre Moscovici.

Mais, face à eux, les partisans d'un calendrier accéléré ont des arguments à faire valoir. «Il faut un calendrier qui rend fort, explique François Hollande. Le candidat désigné aura trois tâches à accomplir: un travail sur lui-même, le rassemblement de son camp et enfin nouer un accord avec les partenaires.» Forte de son expérience, l'ex-candidate Ségolène Royal partage la même analyse. Sans être candidat lui-même, Bertrand Delanoë «conseille» aussi à Martine Aubry une désignation «avant l'été 2011». «Le problème est le même pour Dominique, quel que soit le calendrier», affirme-t-il: DSK devra, s'il veut revenir, démissionner du FMI avant la fin de son mandat.

Candidature unique

À cette question du calendrier s'ajoutent celles du périmètre (avec toute la gauche ou seulement le PS) et du corps électoral. «Je ne peux pas répondre à la place de nos partenaires», expliquait Martine Aubry il y a quelques jours. Certains socialistes s'interrogent sur le bien-fondé d'une candidature unique de la gauche. «Elle n'est pas le gage d'une victoire. Mitterrand a perdu en 1974 avec 43% au premier tour», rappelle Pierre Moscovici. À l'opposé, d'autres se souviennent des conséquences de la dispersion de la gauche avant le 21 avril 2002. Il faudra bien trancher et éviter que les primaires ne se transforment en ma­chine à perdre.

MAIS IL EN MANQUE SUR LA PHOTO

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