TOUT EST DIT

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jeudi 15 avril 2010

Au PS, les « cumulards » font de la résistance

Le non-cumul des mandats est plus compliqué à mettre en oeuvre qu'il n'y paraît. Entre les « barons » et les militants, Martine Aubry va devoir choisir.
Souvenez-vous : La Rochelle, septembre 2009, Martine Aubry lance la rénovation du PS. Un mois plus tard, les militants votent à 72 % la fin du cumul entre un mandat local (président ou vice-président) et un fauteuil de parlementaire, ainsi que la parité totale. Une affaire pliée ? Les réactions au rapport Montebourg sur cette réforme prouvent que non.


Inconvénients. Que fait-on des 8 présidents de Région, des 29 présidents de conseil général et de la centaine de maires qui siègent à l'Assemblée et au Sénat ? Que fait-on de tous ceux qui feraient les frais d'une parité systématique, d'une diversité accrue ? Du principe à la réalité, il y a loin. Martine Aubry, qui l'officialisera début juillet, va en entendre parler.

Le non-cumul « est un marqueur de principe qui sera démenti par les faits », entend-on dans les couloirs de Solférino, au siège du PS. « Ceux qu'on appelle les barons, déplore Gérard Collomb, le maire de Lyon, n'ont pas eu leur mot à dire. » Prenant l'exemple d'un grand maire, François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon, ajoute : « On lui demande d'annoncer à l'avance qu'il va démissionner s'il est élu. C'est n'importe quoi ! »

Enfin, à ne présenter que des inconnus aux cantonales de mars 2011 et aux sénatoriales de septembre, le PS risque de rater le contrôle du Sénat, désormais à portée de main. Sans compter que les sénateurs non soumis à renouvellement continueraient, eux, à cumuler...

Avantages. Martine Aubry ne peut pas, sans prendre le risque de se déconsidérer, renier le vote des militants. Le non-cumul, c'est le « marqueur » de sa rénovation. Le levier magique pour bouleverser la sociologie du parti, le rajeunir, offrir des responsabilités aux femmes. Bref, le mettre à l'image de la société.

Arnaud Montebourg, qui a conceptualisé cette petite révolution, ne comprendrait d'ailleurs pas « que l'on fasse un référendum en 2009 pour appliquer une réforme en 2014 et 2017. » Lui-même a annoncé qu'il cédera la présidence de son conseil général pour n'être plus que député.

Compromis. Pour sauver le principe, il faudra le mettre intelligemment en oeuvre. François Rebsamen propose une loi qui imposerait le non-cumul à tous les partis. Ce qui veut dire qu'il faudra du temps.

Michel URVOY.

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