TOUT EST DIT

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jeudi 15 avril 2010

FESSEES - Y'en a qui se perdent

La fessée rendrait les enfants agressifs. C'est en tout cas ce qui ressort de l'étude réalisée par l'université Tulane (Louisiane). Ce châtiment corporel, devenu presque banal en France, aurait en réalité de graves conséquences sur le comportement futur de l'enfant
Quoi de plus efficace qu'une bonne fessée pour punir son garnement ? (AFP) Sur le moment effectivement, la douleur calme et l'enfant cesse bêtises et caprices. Mais à long terme, le châtiment physique ne ferait qu'empirer le comportement agressif de l'enfant, sans réellement le corriger. Difficile d'accepter que l'on s'y prend mal, pourtant, l'étude, sans vouloir culpabiliser les parents, est très claire sur les dégâts causés par cette violence familiale.


La fessée rend agressif
Le principal enseignement de cette étude américaine est que les enfants qui reçoivent une fessée à trois ans ont toutes les chances de devenir agressifs dès l'âge de cinq ans. L'expérience a porté sur un échantillon de 2.461 mères suivi entre 1998 et 2005 dans les vingt plus grosses villes des Etats-Unis. Près de la moitié (45,6%) ont affirmé ne pas avoir corrigé leur enfant d'une fessée au cours du mois précédant. Plus d'un quart (27,9%) l'avaient une ou deux fois et 26,5% d'entre elles l'avaient pratiqué plus de deux fois. Les enfants subissant régulièrement un tel châtiment ont montré davantage de signes d'agressivité dans leur comportement à partir de cinq ans. Des signes que nous connaissons bien : ''Insolence, cris, actes de cruauté et de méchanceté vis à vis des autres''. Catherine Taylor, chercheuse en santé publique à l'Université de Tulane, affirmait que ''certains se battent, exercent des menaces, voire détruisent des choses.'' La solution ne réside donc absolument pas dans le châtiment corporel. Seule la bonne vieille méthode du coin, parfois difficile à faire respecter, il faut bien le reconnaître, est recommandée par la très sérieuse American Academy of Pediatrics. L'enfant a ainsi le temps de réfléchir à son comportement et aux conséquences de ses actes.


Une correction banale en France
Une punition sans fessée, comment est-ce possible ? En France, la fessée est un acte jugé normal par une majorité de la population. On considère qu'une petite tape n'a jamais fait de mal à personne, elle forgerait le caractère, peut-on parfois entendre. Fin 2009, la député UMP et spécialiste de l'enfance, Edwige Antier avait déposé un projet de loi visant à faire interdire la fessée. Un échec puisque 82 % des Français sondés s'étaient déclarés hostiles à une telle loi. Récemment encore, d'après une enquête de l'Union des familles en Europe, 87 % des parents déclaraient avoir déjà donné une fessée, et 62 % la jugeaient ''bien méritée''. Même Dominique Versini, nommée Défenseure des enfants en 2006 (par décret du Président de la République), se dit ''hostile aux fessées à titre personnel'', mais ne voyait ''pas trop l'utilité de légiférer''. Depuis qu'elle a vu ''les trempes'' que recevaient certains enfants à la Réunion ou à Mayotte, Dominique Versini estime cependant qu' ''il n'y a qu'une loi qui peut arrêter ça''. Mme Antier expliquait : ''Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer''. L'interdiction serait inscrite dans le Code civil, et ''l'article serait lu aux parents lors du mariage''. A titre argumentatif, elle ajoutait : ''Quand la Suède a interdit la fessée en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%".

La fessée, en plus d'avoir des conséquences sur le comportement futur de l'enfant, est aussi une forme de banalisation de la violence. 18 Etats européens l'ont déjà fait interdire. Les parents à la main leste feraient donc mieux de trouver un autre procédé de correction, car cette tape sans vertu éducative aucune, pourrait bien être amenée à disparaître.

Nos chers penseurs se comporteraient-ils désormais en censeurs ? J'en ai l'impression.

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