L'ancienne candidate à l'Élysée confie au Figaro qu'elle est déterminée à s'impliquer dans la conduite de son courant.
Soupir ! «Il faut du courage quand même.» Ségolène Royal s'encourage elle-même : elle n'en a pas fini de se battre contre son propre camp. Le week-end dernier, c'est Vincent Peillon qui a sonné la charge contre elle parce qu'elle s'était imposée lors du «rassemblement» de Dijon que le député européen avait organisé. Vincent Peillon, c'est son ancien bras droit lors du congrès de Reims. Il revendique les clés du courant L'Espoir à gauche. Ségolène Royal n'a pas l'intention de les lui laisser.
La mécanique interne du Parti socialiste ne l'a jamais vraiment passionnée. Mais Ségolène Royal veut s'y plonger. «Je ne vais pas échapper à l'obligation, par fidélité aux militants qui m'ont soutenue, de mettre les mains dans le moteur pour la première fois de ma vie», confie-t-elle au Figaro. «Ca va me prendre du temps, mais je ne peux pas laisser faire des choses pareilles. Ou alors je laisserais dire que je me désintéresse des militants», explique-t-elle. «On va reprendre le choses en main, par la force des choses».
«C'est Vincent Peillon qui est très isolé»
Aujourd'hui, l'ancienne candidate à la présidentielle compte proposer à son conseil politique, c'est-à-dire le petit cercle resté fidèle à elle, d'organiser une réunion des adhérents du courant, «et au-delà», pour en reprendre le contrôle. Et placer, dit-elle, quelqu'un d'autre à la tête du courant. Pour elle et ses proches, l'intention de Vincent Peillon était claire : le député européen voulait l'évincer pour pousser sa propre ambition. Royal le soupçonne même d'être à l'origine de «la campagne sur son isolement». «C'est Vincent Peillon qui est très isolé», dit-elle.
Elle aussi, toutefois. «Je n'ai pas besoin de soutien, je n'ai agressé personne», coupe-t-elle. Elle souligne aussi qu'en Poitou-Charentes, lors d'une réunion publique à La Crèche dimanche, elle a réuni un millier de personnes.
Pas sûr que Vincent Peillon se laisse faire. Pas sûr que ce soit si simple : depuis le congrès de Reims le courant qui avait soutenu Ségolène Royal a explosé. Difficile de connaître les rapports de force internes aujourd'hui… Jamais en reste pour apparaître comme une victime des vieilles pratiques et du vieux Parti socialiste, elle ajoute : «Les coups dans le dos, c'est ce qui tue le PS».
Si l'ancienne candidate à la présidentielle a décidé d'être aussi combative, c'est «parce qu'elle a compris qu'on ne va pas à une primaire, même ouverte, sans une structure», explique un membre de la direction du Parti socialiste.
Pour l'instant, il n'est pas encore question d'annonce de candidature. «Je suis méthodique», dit-elle. Son horizon, ce sont d'abord les élections régionales de mars. Présidente sortante de Poitou-Charentes, elle espère montrer sa différence lors de cette occasion. Redevenir, comme en 2004, le symbole de la victoire du PS, en quelque sorte. Même si les Verts, en présentant des listes autonomes, ne vont pas lui simplifier la vie. Sur cette question aussi, Ségolène Royal n'a pas dit son dernier mot : «Jusqu'au bout les choses peuvent changer», dit-elle au Figaro.
C'est seulement après les régionales qu'elle pourra se projeter dans la préparation des primaires de désignation du candidat socialiste à la présidentielle de 2012. Elle a prévenu qu'elle serait vigilante sur les conditions de préparation de ce vote. «Il faut que ces primaires soient bien organisées», a-t-elle expliqué sur France Inter. Dans ce cas, si elle «cautionne la façon dont elles sont organisées dans leur dignité, dans leur déroulement, dans leur garantie de sérieux, dans l'impossibilité d'y frauder et dans la qualité du débat politique», elle en acceptera le verdict.
mardi 17 novembre 2009
PS : dans la tempête, Royal ne lâche rien
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