Des préservatifs à 20 centimes d'euro vont être distribués début 2010 dans les universités et résidences universitaires, alors que depuis l'apparition des trithérapies leurs ventes reculent en France.
"Dans les mois qui viennent, dans toutes les universités et dans toutes les résidences étudiantes seront installés des distributeurs de préservatifs à 20 centimes d'euro l'unité", a annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse.
Une première vague de 500 distributeurs sera installée dans les premiers mois de 2010, de préférence dans des endroits isolés, toilettes, infirmerie, etc.
Le paquet de 12 préservatifs sera vendu deux euros, contre 8 à 12 euros pour les modèles classiques vendus en pharmacie.
"Notre engagement à tous est de tout mettre en oeuvre pour que les jeunes, les étudiants, ne refusent pas le préservatif pour la pire des raisons: parce qu'ils sont trop chers", a ajouté Mme Pécresse, avant la signature d'une lettre d'intention entre les différents partenaires, le ministère, le Cnous, la société Polidis, l'association Croix verte et ruban rouge, la Conférence des présidents d'universités (CPU).
15% des étudiants n'utilisent pas de préservatif lors d'un rapport avec un nouveau partenaire, selon la Mutuelle des étudiants, qui s'est "félicitée" de l'opération.
La consommation de préservatifs baisse depuis l'apparition des trithérapies: la France utilise 90 millions de préservatifs par an, 30 millions de moins qu'il y a dix ans. "Depuis 97, la consommation est en chute constante alors qu'elle augmente chez nos voisins", a dit Mme Pécresse.
"L'idée selon laquelle le sida a déjà son traitement définitif est fausse et contribue à faire baisser la vigilance de la population, et tout particulièrement des jeunes", selon elle.
"La baisse de consommation de préservatifs en France est spectaculaire: 90 à 100 millions par an en France, contre 200 à 250 millions par an en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne", a dit l'animateur de télévision Christophe Dechavanne, parrain de l'opération "Sortez Couverts".
L'opération a permis de distribuer dans 15.000 pharmacies ces préservatifs à deux euros, ce qui a permis d'augmenter en deux mois les ventes de 6,5%. Elle va être étendue à la Belgique.
Ces préservatifs bon marché, fabriqués en Chine, "sont d'aussi bonne qualité que les autres", a assuré Christophe Dechavanne, qui souhaiterait installer des distributeurs dans les lycées et collèges. "Mais c'est très compliqué de se faire entendre par l'Education nationale", a-t-il observé.
L'âge moyen d'entrée dans le vie sexuelle est 17 ans et demi, selon le Service interuniversitaire de la médecine préventive.
"Nous nous engageons à assurer la facilité d'accès des deux millions d'étudiants à ces préservatifs bon marché", a déclaré Camille Galap, qui représentait la CPU.
"Nous allons les placer dans les 28 Crous et 1.300 implantations sur l'ensemble du territoire, a dit Jean-François Servel, directeur du Cnous, qui gère 160.000 logements étudiants.
Un numéro de téléphone inscrit sur le distributeur permettra de demander un réapprovisionnement.
"Tout ce qui permettra d'utiliser plus de préservatifs est important", a approuvé Vincent Pelletier, directeur général de l'association de lutte contre le sida Aides.
Par Catherine FAY de LESTRAC
lundi 23 novembre 2009
Les préservatifs à 2O centimes arrivent dans les facs et les cités U
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