TOUT EST DIT

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samedi 14 novembre 2009

L'avenir de la Terre se jouera à Copenhague

Du 7 au 18 décembre, le monde va tenter de s'accorder sur l'avenir de la planète.Derrière la question du climat, d'énormes enjeux économiques, stratégiques et humains.
Entretien

Quels sont les enjeux de la conférence de Copenhague ?

Essentiellement de savoir si, au-delà de 2013, après la période couverte par l'accord de Kyoto, on continue à coordonner l'action contre le changement climatique dans le cadre des Nations unies.

Autour de quoi vont tournerles discussions ?

Première question : élargir le système d'engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce système, créé par le protocole de Kyoto, partage la planète en deux : les pays riches et les plus pauvres. Seuls les trente-six pays les plus développés doivent réduire leurs émissions sur la période 2008-2012. Un accord ambitieux implique que les pays émergents ¯ Chine, Inde, Brésil, Mexique, Afrique du Sud... ¯ rejoignent le système. Là commence la négociation : à quelles conditions ces pays accepteraient de prendre des engagements ?

Est-ce envisageable, tant queles États-Unis restent en dehors ?

Il n'y a aucune chance que les pays émergents suivent tant que les États-Unis ne prennent pas d'engagements crédibles. Premier émetteur, avec la Chine, ils n'ont pas ratifié l'accord de Kyoto. Ce qui se passe, en ce moment, au Sénat américain est fondamental. On y discute un projet qui vise à réduire les émissions de 20 % à l'horizon 2020 par rapport à 2005. L'Europe est crédible parce qu'elle a un système de quotas d'émissions et un engagement de moins 20 % en 2020, mais par rapport à 1990.

Quelles contreparties attendentles pays émergents ?

Il va être beaucoup question de l'adaptation au changement climatique. Est-ce qu'on aide le Bangladesh à s'adapter à la montée du niveau de la mer ? Est-ce qu'on finance la recherche agronomique sur l'agriculture en zone sèche ? Les pays riches disent : il n'y a pas d'argent dans les caisses. Les pays pauvres répondent : vous avez bien trouvé 800 milliards de dollars pour sauver vos banques...

Les besoins sont de quel ordre ?

Plusieurs dizaines de milliards de dollars par an. Il n'y a aucune chance pour que ça sorte directement des budgets. Mais on peut créer des ressources nouvelles en donnant un prix aux émissions de carbone.

De quels arguments peuvent jouer les pays pauvres ?

Les riches ont quand même besoin des pauvres. Eux aussi vont finir par être affectés par le changement climatique. C'est leur intérêt d'avoir une démarche coopérative à long terme. Pour traiter le problème du climat, il faut concilier des instruments économiques efficaces et de l'équité. Ça veut dire faire payer les émissions de gaz à effet de serre aux émetteurs et redistribuer de façon équitable les ressources créées.

La forêt va faire son entrée dans les discussions...

La forêt et l'agriculture sont très mal prises en compte par les instruments existants. Un volet de la négociation concerne le financement de la non-déforestation. Il est beaucoup plus efficace d'arrêter la déforestation que de replanter des arbres.

Que se passera-t-il si le sommet ne débouche pas sur un accord ?

Quel que soit le travail fait, il y aura forcément un accord et des caméras de télé. L'Onu est une belle machine médiatique. Mais, depuis 1992, la négociation climatique est permanente. Le processus va continuer. Je n'ai jamais vu une tension aussi forte : elle reflète l'importance des enjeux. En 1997, à Kyoto, peu de gouvernants savaient très bien ce qu'ils signaient. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience, même aux États-Unis.

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