TOUT EST DIT

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dimanche 9 mars 2014

La droite face à ses poisons


Une fois guérie de la défaite, de la division et de la calomnie, la droite n’a qu’un seul devoir : faire le meilleur score lors des élections municipales.
Depuis un peu plus d’un an, Jean-François Copé est un homme seul. Seul aux commandes d’une UMP qu’il lui faut reconstruire. Seul face à un establishment qui a décidé, au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, de confier les clés de la droite à François Fillon, et qui ne comprend pas que les militants aient pu faire un autre choix. Seul face à une multitude d’ambitions personnelles au sein de son propre camp, qui sont prêtes à le piétiner pour être bien placées lors de la primaire de 2016. Seul face à une opinion qu’il n’a jamais réussi à séduire, et qui le confine dans les tréfonds de la popularité. Seul enfin lorsqu’il s’est agi de monter au créneau pour dévoiler les mensonges de François Hollande, pour dénoncer le piège du pacte de responsabilité ou pour faire ressortir l’échec patent du gouvernement dans sa promesse d’inverser la courbe du chômage.
Il est bien plus facile de tirer sur un homme seul, de lâcher les chiens en meute et d’organiser une pseudo-inquisition en pratiquant un amalgame digne de Pif Gadget à partir d’histoires d’amitiés personnelles, de campagnes électorales, de ventes d’immeubles au Qatar et de bien d’autres questions qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Peu étonnant de la part d’un organe de presse dont le directeur de la publication, qui semble avoir du mal à prendre sa retraite, n’a jamais caché sa sympathie pour François Hollande.
Mais au-delà des querelles de personnes, des petites vengeances personnelles et des mesquineries qui sont le lot de la vie politico-médiatique, l’UMP ne doit pas maintenant se laisser dépasser par des sujets qui ne concernent pas ses sympathisants et toute cette cohorte de Français qui rejoignent jour après jour l’opposition. Voilà deux ans, elle a subi le poison de la défaite. Comme disait Lincoln : « L’important n’est pas de savoir si vous avez échoué, mais si vous avez su accepter votre échec. » Aujourd’hui, la droite sait qu’elle a échoué, parce que la crise a été d’une violence considérable en France et parce que la main du gouvernement Fillon a tremblé à chaque fois qu’elle aurait dû faire preuve de fermeté. Ce qui se traduit par un programme franchement libéral adopté par tous les ténors de l’UMP, le 25 janvier dernier.
Après le poison de la défaite, il y a eu celui de la division avec ce pitoyable feuilleton de l’automne 2012 où deux têtes d’affiche de l’UMP se déchiraient pour occuper le même fauteuil de président du premier parti d’opposition. Ce parti né d’une improbable conjonction entre un morceau de l’ancienne UDF giscardienne et un autre issu du très bonapartiste RPR aurait très bien pu exploser. Il a fallu que Jean-François Copé et François Fillon parviennent à mettre chacun leur ambition devant leur haine pour que tout finisse par rentrer dans l’ordre. N’en déplaise à certains qui aimeraient bien encore refaire l’histoire, rejouer les élections ou réviser les statuts.
Enfin voilà le poison de la calomnie. De cette calomnie dont Chamfort disait : « Elle est comme la guêpe qui vous importune, et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu’on ne soit sûr de la tuer […]. » C’est parce que Jean-François Copé n’a aucune crainte et rien à cacher qu’il a décidé de “renverser la table” pour écraser cette bête méprisable. En assurant la transparence complète des comptes de l’UMP. En demandant celle de tous les partis politiques quels qu’ils soient comme des organes de presse et de tous ceux qui participent à la démocratie. Enfin, en souhaitant que la lumière soit faite sur les conflits d’intérêts en tout genre.
La transparence n’est pas la meilleure des solutions — loin de là ! —, sauf si elle participe à l’exemplarité de tous ceux qui ont un rôle politique à jouer. Mais force est de reconnaître qu’en agissant ainsi, le président de l’UMP a renvoyé aux caniveaux tous ces procès de bas étage et ces insinuations de vespasiennes. Une fois guérie de ces trois poisons, la droite n’a plus qu’un seul devoir : faire le meilleur score possible lors des prochaines élections municipales. Tous les sondages montrent la volonté des Français de sanctionner la majorité socialiste et ses édiles locaux. Ce rendez-vous des municipales, puis des européennes, est d’autant plus important qu’au premier rang des accusés, ce ne sont pas des personnalités de droite que l’on attend, mais François Hollande, président aussi suffisant qu’insuffisant, et Jean-Marc Ayrault, aussi transparent qu’incompétent, qui empêchent notre pays de profiter de la reprise mondiale et le laissent se morfondre dans une insupportable langueur.
Alors, de grâce, dans ces circonstances, la droite n’a qu’une seule attitude à adopter : faire bloc, débusquer l’ennemi et gagner. Surtout gagner.

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