dimanche 9 mars 2014
Melina Mercouri ou l’éternel féminin
Elle fut l’incomparable interprète des « Enfants du Pirée » ainsi qu’en grec, des chansons de Moustaki.
Chacun a sans doute, dans son Panthéon féminin, nombre de femmes remarquables à célébrer, à commencer probablement par la sienne… Et puis il y a toutes les autres, celles que l’on vénère secrètement, car elles incarnent possiblement l’éternel féminin, comme Frédérique Brion, l’illustre inconnue alsacienne que je vous présentais hier, à l’occasion de la Journée internationale des Femmes. Cette jeune ingénue, qui fut le premier grand amour de Goethe, rivalise dans mes préférences, avec exactement son contraire, celle que révèrent en Grèce mes compatriotes d’adoption, l’incandescente, l’inoubliable Melina Mercouri.
« Viens vite /Je t´invite/Je suis grecque/Je vais te tirer les cartes/Et dans ta vie je vois/Des voyages des nuages/Des orages avec moi. » Disparue il y a 20 ans, un matin de printemps, Melina Mercouri est l’icône même de la femme grecque, à l’image des personnages d’héroïne antique ou de fille de joie qu’elle interprétait dans les films de Jules Dassin. Avec sa voix rauque, sa gouaille irrévérencieuse, Melina Mercouri incarnait la Grèce contemporaine, dans tout ce qu’elle a d’excessif, d’extrême, de tendresse apaisée aussi. Avec son allure flamboyante, sa générosité débordante, son exubérante joie de vivre, ses déclarations vibrantes et volubiles, elle savait être tour à tour femme jalouse ou putain, dans « Stella » ou encore « Jamais le dimanche ! » qui lui valut en 1960 le prix d’interprétation féminine à Cannes et une nomination aux Oscars.
Elle chantait également mais de la musique grecque, les Français ne connaissaient guère que le sirtaki, Zorba le Grec, Nana Mouskouri, Demis Roussos, à peine Théodorakis, ignorant Manos Hadzidakis, le rébétiko, et les chansons de Melina Mercouri. Elle fut l’incomparable interprète également des « Enfants du Pirée » ainsi qu’en grec, des chansons de Moustaki, et en français de titres bien à elle, sur Athènes, son grand père ou encore sur la femme grecque.
Mélina Mercouri, fuyant le régime des colonels en 1967, leur devra néanmoins sa notoriété politique. « Résistante de salon à Paris », elle deviendra à son retour en 1974 l’égérie du parti socialiste grecque, dont elle fut jusqu’à sa mort, le 6 mars 1994, la tonitruante ministre de la Culture. Ce n’est sans doute pas ce que Mélina Mercouri a fait de mieux dans son éblouissante carrière, mais Athènes lui doit son nouveau musée archéologique, au pied de l’Acropole et l’Europe le concept des capitales culturelles européennes.
Le théâtre de la « Reine Blanche », 2 bis passage ruelle dans le XVIIIe, lui rendra hommage à travers un spectacle musical, cet après-midi à 16h ainsi que les dimanches 16, 23, 30 mars à la même heure. Tél 0140050696.
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