TOUT EST DIT

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dimanche 9 mars 2014

Dans la loi et dans les têtes


La parité obligée en politique n'est qu'un des chemins vers l'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie de tous les jours. Et pas le meilleur. La mesure ne fait que jeter un voile sur la pauvreté qui, en temps de crise, frappe d'abord les femmes confrontées à la précarité des emplois, à l'inégalité des salaires, aux si lourdes charges de la famille monoparentale. La priorité donnée à l'emploi des hommes en devient insupportable. Exemple criant du manque de reconnaissance du statut de la femme, les actions des sages-femmes ne parviennent pas à faire évoluer les conditions de leur métier tandis que les très corporatistes chauffeurs de taxi qui barrent le périphérique sont, eux, pris au sérieux et entendus.
Ce n'est pas dans la lutte pour le pouvoir, où les femmes deviennent rapidement les égales de l'homme jusque dans les turpitudes partisanes, que se joue l'égalité de traitement, mais par une dynamique dans les têtes et la loi pour la promotion et l'accès aux grandes responsabilités pour lesquelles elles ont les compétences. Comment peut-on aujourd'hui attendre des femmes qu'elles assurent la survie de l'espèce et qu'elles contribuent à la prospérité de la nation en les pénalisant pour cette même raison ? Ce sont ceux qui, en entretien, osent dire « si vous décidiez de faire un enfant, je vous licencierai », qu'il faut condamner.
Une parité trop idéologique peut être à double tranchant. La parité dans les études, en médecine par exemple, conduira à refuser l'inscription de jeunes femmes pour cause de surnombre. Et il n'est pas rare d'entendre que le métier d'instituteur est dévalorisé par sa trop grande féminisation. Le seul métier où les femmes gagnent plus que les hommes est celui de mannequin. Preuve que la femme-objet reste rentable dans notre société.
La journée de la femme reste encore utile à la sensibilisation, au combat contre le machisme ordinaire et contre la remontée des résistances des traditionalistes rétrogrades. Dans la ligne de la loi Neuwirth, des lois de Giscard sur la modernisation du divorce et sur l'IVG, l'entrée au Panthéon de deux femmes engagées et de haute valeur est la marque forte d'une volonté d''uvrer à ce que l'histoire ne soit pas toujours misogyne.

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