TOUT EST DIT

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jeudi 24 octobre 2013

Bison braqué

Bison braqué


Le grand braquage des automobilistes n’est pas près de s’arrêter. Pendant qu’une main sur le cœur, l’État assure qu’il s’agit de faire baisser le nombre des victimes de la route, l’autre leur fait les poches. Grâce à un de ces miracles fiscaux dont notre République est coutumière, les chauffards sont transformés en bienfaiteurs du Budget. Un quart du produit de leurs amendes part renflouer les caisses de l’État.
Les radars, plus nombreux et capables de sanctionner dans tous les sens, sont donc une véritable aubaine pour tous ceux qui cherchent désespérément à combler le déficit de la France. En matière d’hypocrisie, on ne peut faire mieux. La lutte contre la dangerosité de nos routes sert à camoufler un impôt qui ne dit pas son nom. Nul ne sera vraiment surpris. Chaque vache à lait sur roues sait bien que son argent est ponctionné par l’État. Désormais, c’est une certitude. Les naïfs auraient pu penser que ce pactole permettrait d’améliorer l’état des chaussées dangereuses, par exemple. Ils ont eu tort. La priorité est bel et bien de gagner de l’argent.
Il serait plus que temps de débaptiser « Bison Futé ». « Bison braqué » irait mieux à ce pauvre Indien scalpé au nom de la mobilisation anticrise. Les gendarmes et autres policiers apprécieront également cette ponction alors que la panne d’essence les guette et risque, ô tragédie nationale, de les clouer au garage. Sauf à passer pour un mauvais citoyen, nul n’osera se demander si l’extraordinaire mobilisation des forces de l’ordre au bord des routes ne va pas à l’encontre de la lutte contre les agressions ou les cambriolages.
Bien sûr, la baisse du nombre de victimes de la route est formidable. L’amertume vient surtout de l’amoncellement de techniques et d’expédients qui donnent l’impression que l’automobiliste est chassé pour son argent plus que pour son inconduite. Les nouvelles mesures annoncées en matière de vitesse ou de stationnement urbain s’annoncent donc particulièrement lucratives. Fiscalement, ça devrait être tout aussi intéressant pour un État qui ignore impunément, depuis des décennies, les règles élémentaires de la bonne conduite budgétaire.

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