TOUT EST DIT

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jeudi 24 octobre 2013

Scandale Leonarda : la France humiliée


Pantalonnade ? Pantomime ? On hésite encore à nommer le spectacle consternant que le gouvernement a offert aux Français, la semaine dernière. À coup sûr, un sommet ! Qui aurait cru que le président de la République intervienne solennellement, depuis l’Élysée, pour évoquer, à l’heure des journaux télévisés, l’expulsion d’une gamine de 15ans à la nationalité encore incertaine ? Puis que l’adolescente en question, méprisant sa proposition, lui rétorque par médias interposés qu’elle a bien l’intention de rentrer en France — mais avec sa famille — pour y « faire la loi » ?
Qui aurait pu croire aussi que le premier secrétaire du PS, ancien président de SOS Racisme, désavoue immédiatement le chef de l’État, ouvrant à gauche une crise d’une exceptionnelle gravité ? Qui aurait dit, enfin, que le gouvernement, à la demande de Vincent Peillon, irait jusqu’à “sanctuariser” l’école, c’est-à-dire à exclure collèges et lycées de l’application du droit, instaurant au bénéfice des “sans-papiers” un droit d’asile scolaire inédit dans l’histoire de la République ?
Oui, l’affaire Leonarda est en tout point exemplaire. Exemplaire de la faiblesse et de l’indécision du chef de l’État ; exemplaire des divisions de sa majorité, dont la plupart des dirigeants sont acquis à la préférence étrangère ; exemplaire surtout de la façon dont la gauche bafoue la loi dès que les médias et quelques lycéens manipulés par des associations prétendument antiracistes prennent fait et cause pour une famille d’étrangers en situation irrégulière — ce qui en dit long sur l’incroyable “haine de soi” qui sévit en France comme en Europe (lire à ce sujet notre entretien avec Jean Raspail et l’article sur Alain Finkielkraut, pages 27 à 29).
Tout a été dit sur la famille Dibrani, au cours de ce mauvais feuilleton télévisé. Rom de nationalité kosovare, le père, Resat, est entré irrégulièrement sur le territoire français, le 26 janvier 2009, dans le but d’y obtenir l’asile pour lui et sa famille. Sa demande a été rejetée par trois fois, dont une en appel, son comportement ne dénotant pas « une réelle volonté de s’intégrer à la société française », selon les services compétents. Mis en cause dans deux affaires de cambriolage et de vol, il est aussi soupçonné de violences sur ses filles aînées.
En Italie, où la famille résidait auparavant (ce que le père a dissimulé aux autorités françaises pour ne pas y être renvoyé), « les enfants ne fréquentaient que très peu l’école, témoigne le maire de Fano, Stefano Aguzzi. [M. Dibrani] les envoyait mendier. Ils vivaient dans la rue », bien que la mairie les ait logés dans une ancienne école.« Nous lui avons indiqué qu’il ne pouvait pas continuer à vivre ici sans rien payer, poursuit l’édile. Nous lui avons précisé les règles à observer s’il voulait pouvoir rester ici. »
Les bénévoles qui sont venus en aide à la famille Dibrani n’ont jamais obtenu du père qu’il accepte de travailler. « Il tenait deux jours, et après se disputait avec tout le monde, témoigne l’un d’eux dans le journal il Fatto quotidianoIl vivait au jour le jour et faisait souvent des tournées pour récupérer de la ferraille. » En France, « il ne cachait pas attendre le versement des prestations familiales qui suivraient sa régularisation pour assurer un revenu à sa famille » (lire, page 24, les extraits du rapport de l’Inspection générale de l’administration sur les modalités d’éloignement de Leonarda).
C’est donc cette famille que la gauche a prise pour modèle d’intégration, réclamant son retour dès qu’elle a connu l’expulsion de l’adolescente. Curieusement, au regard de ses fonctions, c’est le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a ouvert le bal, le 16 octobre : « Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la Gauche [sicne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme », a-t-il écrit sur Twitter. Cécile Duflot et beaucoup d’autres ont enchaîné sur le registre compassionnel : « C’est la chance de notre pays, cette capacité de faire en sorte que les enfants, d’où qu’ils viennent, soient capables de s’intégrer », a-t-elle estimé, décelant chez Leonarda un « accent franc-comtois » de bon aloi.
Même Valérie Trierweiler a pris fait et cause pour l’adolescente : « L’école n’est pas un lieu d’exclusion. On le voit pour les enfants handicapés, mais on le voit aussi pour des enfants qui n’ont pas de papiers ou qui sont plus défavorisés. Il y a sans doute des frontières à ne pas franchir et cette frontière, c’est la porte de l’école », a-t-elle déclaré, le 18 octobre — sans s’émouvoir du manque d’assiduité de Leonarda : 78 demi-journées d’absence l’an dernier !
Mais, plus encore que la supplique de sa compagne, ce sont les lycéens qui auront fait plier François Hollande : à l’appel de l’UNL et de la Fidl (deux associations proches de l’aile gauche du PS), quelques milliers d’adolescents sont descendus dans la rue dès le 16 octobre pour exiger le retour de Leonarda et celui de Khatchik, un lycéen sans papiers interpellé dans le cadre d’une enquête sur un vol commis dans un magasin à Paris et expulsé le 12 octobre vers l’Arménie. Finalement, il aura suffi de quatre jours pour que le chef de l’État leur cède, en accordant à Leonarda de rentrer seule en France, alors qu’il a méprisé pendant plusieurs mois les millions de Français hostiles au mariage homosexuel.

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