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jeudi 24 octobre 2013

La fronde des « godillots »

La fronde des « godillots »

Pauvres députés PS ! Eux aussi ont eu droit à une séance de recadrage du Premier ministre. Hier matin, Jean-Marc Ayrault s'est en effet invité à la réunion de groupe des élus socialistes de l'Assemblée pour les ramener à « l'essentiel ». On avait pourtant cru que « l'affaire Leonarda » était assez « essentielle » pour avoir justifié une intervention du chef de l'État en personne à la télévision, mais c'était, semble-t-il, s'abandonner à l'émotion. Retour, donc, aux réalités avec la remise en marche du pays nécessitant, selon le Premier ministre, cohésion et solidarité. Et carton jaune à ceux qui lassent l'immense majorité de leurs camarades de la majorité par leurs propos « minoritaires et dissidents ».
Le problème est que la multiplication des rappels à l'ordre et des actes d'autorité du Premier ministre traduisent paradoxalement une vraie faiblesse. L'exécutif serait plus avisé de chercher les raisons du malaise qui a gagné sa majorité tentée par l'insubordination. La tolérance dont François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont fait preuve à l'égard des écologistes a libéré la parole des députés PS. De même que les rivalités ministérielles non tranchées, n'ont pas franchement donné un sentiment de cohérence.
« L'affaire Leonarda » est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle a contraint l'exécutif à reprendre en main sa majorité, contrairement aux engagements de campagne de François Hollande, et à ravaler (provisoirement ?) Harlem Désir à son rôle d'apparatchik docile. Mais l'expulsion de la collégienne est aussi le révélateur d'un changement radical.
Elle marque la fin d'une illusion impossible à entretenir : celle d'un Président gérant le pays dans une constante modération conciliatrice. François Hollande croyait pouvoir gouverner à mots couverts, sans trop en dire pour ne heurter ni sa gauche ni sa droite. Devant les provocations irresponsables d'EELV qui encourage impunément les « lycéens indignés » à poursuivre leur mouvement, les députés socialistes ont de quoi éprouver une légitime frustration. Ils découvrent avec amertume qu'au PS, les « godillots » sont les plus mal chaussés !

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