dimanche 24 novembre 2013
UMP : un an après la guerre des chefs, quel bilan pour l’opposition ?
Un an jour pour jour après son vote interne qui devait départager Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence du parti, l'UMP est plus divisée que jamais. Et selon une enquête Ifop pour le Journal du dimanche, les Français estiment que le parti ne ferait pas mieux que l'actuel exécutif socialiste.
Thomas Guénolé : Sans mauvais jeu de mots à l'égard du maire de Levallois-Perret, l'UMP est aujourd'hui balkanisée. Parce qu'il a conservé de la bataille de l'an passé l'image d'un tricheur, Jean-François Copé dirige le parti sans légitimité, et même les électeurs de droite le rejettent nettement. Parce que le même et François Fillon ont partagé les responsabilités du parti entre leurs affidés respectifs en créant un doublon pour presque chaque poste, l'état-major de l'UMP relève aujourd'hui de l'armée mexicaine. Parce que le vote des adhérents l'an passé aura in fine été annulé par les mêmes duellistes, la confrontation entre, globalement, une ligne Buisson suivie par l'un et une ligne Guaino suivie par l'autre n'a pas débouché sur un choix clair, d'où la confusion actuelle entre lepénisation des idées et réminiscences gaullistes. Parce que le nouveau système des "mouvements" a l'apparence des courants du PS sans en avoir l'impact dans les jeux d'appareil, il a ajouté de la confusion à la confusion, avec une multiplication des courants, plus ou moins consistants, qui confine à l'absurde.
Geoffroy Lejeune : On peut tirer une conclusion de cette année passée depuis le 18 novembre : il valait mieux, malgré les accusations de tricherie, être dans le camp des vainqueurs. Copé à installé son équipe à la tête du parti et depuis le vote du mois de juin - 93% des militants qui validaient son accord avec Filon et lui laissaient la présidence de l'UMP - plus personne ne conteste sa légitimité. Les autres sont en moins grande forme, pour ne pas dire en déroute : Fillon navigue à vue entre ses appels à voter pour "le moins sectaire" et son positionnement, un jour centriste, l'autre très à droite, et ses coups répétés contre Sarkozy. Ses soutiens se font plus distants (Christian Estrosi et Laurent Wauquiez l'ont même carrément lâché)... Quand aux non-alignés, ils poursuivent leur chemin mais avec plus de difficulté. À l'exception de NKM, qui occupe le devant de la scène avec sa campagne à Paris, il est difficile pour Bruno Le Maire, Xavier Bertrand et consorts d'être audibles dans cette période.
Marika Mathieu : Au fond il semble que « les forces » en présence au sein de l’UMP ne contribuent pas au débat politique dont le pays a pourtant besoin. Le parti en est toujours réduit à ses luttes intestines ce qui l’exclut du champ de l’alternative. Son crédit reste presque entièrement à reconstruire, s’il peut encore l’être, sur le plan national. Selon le baromètre de l'Ifop pour le Journal du dimanche, pour 74% des Français, la droite ou le Front national ne feraient pas mieux que la gauche au pouvoir. Seuls les sympathisants UMP (60 %) jugent que leurs représentants feraient mieux que le gouvernement actuel, ce qui confirme un réflexe partisan sans influence réelle.
Thomas Guénolé : Il n'y a eu que des perdants dans la crise de l'UMP : seule l'ampleur des dommages varie d'une personnalité à l'autre. En effet, quand un parti fait tourner le vote de renouvellement de sa présidence à la bataille de chiffonniers, jusqu'à frôler l'explosion, alors sa crédibilité et celle de ses dirigeants pour gouverner le pays sont remises en question. Ayant conservé de cette crise l'image du tricheur, Jean-François Copé est le plus gravement perdant. Cependant François Fillon, en ne parvenant pas à s'imposer dans le rapport de forces et en finissant, comme souvent, par temporiser et négocier, a ressuscité dans les esprits les interrogations sur son aptitude à être un chef. Alain Juppé, en échouant sèchement dans sa tentative de médiation entre les duellistes, s'est enfermé dans le statut de l'aspirant-arbitre dont aucun compétiteur ne demande l'arbitrage. Et ainsi de suite. Le seul gagnant, finalement est celui qui a veillé, en manifestant ce souhait auprès de ses lieutenants, à ce que François Fillon ne soit pas élu président de l'UMP : il s'agit bien sûr de Nicolas Sarkozy.
Geoffroy Lejeune : Outre Copé, je citerai deux gagnants : Nicolas Sarkozy, à qui le drame de novembre 2012 profite le plus, et les responsables de la Droite forte, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier. Parce qu'ils ont su s'octroyer la "légitimité militante", les voilà presque incontournables à droite alors qu'ils ne représentaient personne il y a un an. Les perdants, en revanche, sont légion : Wauquiez, Pecresse, Juppé, Baroin... Aucun d'entre eux n'a tiré profit de cette première année d'opposition pour incarner quelque chose aux yeux de leurs militants d'abord, des Français ensuite.
Marika Mathieu : Le gagnant n’est en tous cas pas Jean-François Copé ! Héritier du titre de « personnalité politique la plus agaçante » de 2012 selon une étude Harris du début de l’année, il est aujourd’hui classé au 37e rang (34% d’opinions favorables) du baromètre Ifop-Paris match, loin derrière Juppé (60%), Sarkozy (45%) ou Fillon (47). S’il faut noter la popularité d’Alain Juppé, toutes les personnalités de l’UMP se révèlent à la baisse. Jean-François Copé, auteur en promotion d’un livre sur la bataille de la Marne, semble cela dit vouloir résister à cette accablante impopularité. Comme Joffre, il s’imagine apparemment en maître de la contre-offensive capable de transformer des records de boue et de sang en ors de la victoire. Sans savoir encore qui seront les soldats sacrifiés ou les chefs éclairés, il nous offre une vision assez effrayante de ce que pourrait être la bataille de l’UMP. Espérons qu’il y aura des survivants.
Thomas Guénolé : Il ne faut ni exagérer artificiellement la gravité de la situation de l'UMP, ni jouer à se faire peur. En réalité, il est parfaitement normal qu'un grand parti de gouvernement, sitôt retourné à l'opposition, soit déchiré par les rivalités entre prétendants à l'Elysée, coteries, et en définitive, derrière ces rapports de forces, par des confrontations entre grands courants d'idées. Le PS a vécu cela, très longuement, très durement et très douloureusement, de 2002 à 2011. Les partis ancêtres du RPR, encore auparavant, avaient vécu des crises plus douloureuses encore de 1997 à 2002. Bref, oui, l'UMP est en crise profonde, mais non, ce n'est ni surprenant ni anormal.
Geoffroy Lejeune : Le parti est avant tout confronté à une situation nouvelle qu'aucun parti, à mon sens, n'aurait su gérer : l'existence d'un grand leader dans l'ombre, contraint au silence, et bien décidé à prendre sa revanche. Le poste de leader est bel et bien gelé, voire "congelé", en attendant de savoir si Sarkozy pourra l'occuper à nouveau.
Marika Mathieu : Au delà de la crise de leadership qui bouleverse l’instinct bonapartiste de la droite, c’est en effet une crise profonde de stratégie et de rassemblement sur une base idéologique commune. La colonne vertébrale du parti a disparu dès les premiers mois de la présidence Sarkozyste et s’est confirmée dans le tournant de l’été 2010.
Les termes de « crise identitaire » soulèvent des questions. Un certain jargon politique, exalté en particulier par le courant de la Droite forte, voudrait faire de « l’identité de droite » le cœur d’un projet commun. Cette expression masque sous la revendication d’une essence commune la nécessité de reconstruire au préalable un projet commun, ce qui n’a plus été le cas depuis l’élection de 2007. Cette « identité de droite » renvoie à un système de défense des « valeurs de droite », donc à un prisme culturel, et prête essentiellement le flanc à la jonction des électorats UMP et FN, du moins dans la bouche du flanc droitier de l’UMP. L’expression est devenue la marotte de ceux qui prêchent le durcissement et s’encombrent au final très peu d’en définir les contours politiques. On pourrait au mieux y voir une sorte d’incantation pour un retour aux sources du RPR.
Donc oui, une crise identitaire encombre l’UMP, du fait même de l’agitation d’un prisme culturel en lieu et place d’un programme politique. « L’identité de la droite », si celle-ci existe, ne serait en rien une solution sur le terrain du chômage, des déficits publics ou de la réforme de l’Etat. C’est une incantation, un slogan pour qu’une famille politique se reconnaisse mais qui insinue également que certains pourraient en être exclus, les centristes par exemple. Ce n’est pas un programme ou même une idée politique, c’est bien le problème.
Thomas Guénolé : Nicolas Sarkozy n'a pas quitté la vie politique. Simplement, depuis sa défaite de 2012, au lieu de prendre la parole lui-même, il s'exprime par Brice Hortefeux interposé. Pour résumer, sa stratégie d'annonce de candidature est, pour l'heure, visiblement copiée sur la stratégie de parole rare et de négociations en coulisses mise en oeuvre par Dominique Strauss-Kahn avant la catastrophe du Sofitel. Cette stratégie peut être gagnante. Cependant, si c'est bien celle-là qu'il copie, Nicolas Sarkozy doit garder à l'esprit que "DSK" avait aussi pour pièce maîtresse dans son dispositif une véritable bouilloire à idées pour préparer la campagne : feu Olivier Ferrand, qui, au travers de son think-tank Terra Nova, avait tout à la fois préparé sa future stratégie électorale et son programme politique. À l'heure actuelle, on ne constate pas encore de "bouilloire à idées" équivalente au profit de Nicolas Sarkozy. Or, en 2007, beaucoup l'oublient, mais il fut élu en grande partie sur l'excellent ciblage de segments additionnés de l'électorat grâce à son programme électoral.
Geoffroy Lejeune : Bien sûr. Mais les leaders de l'opposition font, à mon sens, une erreur d'analyse concernant Sarkozy. Ils pensent que son aura n'est due qu'au fait qu'il a été président de la République et qu'elle ne s'explique que par la nostalgie des Français à son égard. C'est en partie vrai. Mais j'ajoute que l'envie de retour de Sarkozy est avant tout née de la frustration de ne l'avoir pas vu appliquer la politique qu'il avait promis durant sa campagne en 2012. N'en déplaise aux observateurs autorisés, cette campagne au peuple inspirée par Patrick Buisson à suscité un vrai espoir au sein du peuple de droite et notamment chez certains électeurs des catégories populaires qui aujourd'hui sont orphelins de toute représentation, méprisés et massacrés par la politique de Hollande. Voilà pourquoi je crois que si un des responsables de l'opposition avait assumé d'enfourcher ce cheval de bataille, Sarkozy serait aujourd'hui hors course.
Marika Mathieu : On ne compte plus les cartes postales envoyées par le l’ancien chef de l’Etat dont les intentions de retour sont désormais évidentes. Toujours favori dans les sondages, même si sa côte est en baisse cette semaine, il est toujours au cœur d‘une ligne de fracture entre ses « amis » et les autres. Les municipales ont l’art de renvoyer chacun dans sa chapelle, mais les primaires ouvriront le champ aux grandes manœuvres pour favoriser ou empêcher son retour.
En dehors de cette lutte pour le pouvoir, c’est toujours à l’inventaire de son quinquennat que se refuse l’UMP. C’est un risque important que le parti prendrait en se remettant entre les mains d’un leader adoré dans son camp mais rejeté sur le plan national. Le Sarkozy qui revient n’est pas nouveau et la bataille de 2017 a peu de chances de garder le rythme d’une comédie musicale. C’est d’ailleurs de cette évidence qu’Alain Juppé, l’ancien condamné, pourrait tirer son ticket pour les primaires. Cette fois dans les habits d’un « vieux sage », plus confortables en hiver.
Thomas Guénolé : Oui, l'opposition entre ligne Buisson et ligne Guaino, autrement dit entre ligne de lepénisation des idées et ligne de résurgence gaulliste, est toujours d'actualité. A l'heure actuelle, incontestablement, c'est la ligne de lepénisation des idées qui a le vent en poupe à l'UMP. C'est une considérable erreur de stratégie, puisque si la ligne Buisson marchait, alors jamais Marine Le Pen n'aurait frôlé 20% des voix au premier tour de 2012. En 2007, Nicolas Sarkozy avait gagné notamment sur la ligne d'homme providentiel gaulliste façon Guaino : sitôt qu'il s'est engagé une fois président sur la ligne Buisson, le centre-droit s'est de plus en plus abstenu et l'extrême centre s'est mis à voter à gauche, rendant la présidentielle de 2012 ingagnable.
Geoffroy Lejeune : Cette opposition est évidemment d'actualité, et elle le sera tant que la question du leadership n'aura pas été tranchée : imaginez quelle serait la différence entre une campagne présidentielle menée par Juppé et une menée par Copé ! On entend bien plus les humanistes ou centristes de l'UMP dont le discours est proche de ce que les médias bien pensants veulent entendre. Mais, dès que l'on franchit le périphérique, la vérité s'inverse. Voilà pourquoi il serait suicidaire de la part de la droite de renoncer à porter ce discours transgressif souhaité non seulement par une majorité de militants UMP, mais surtout par une majorité d'électeurs de droite.
Marika Mathieu : Faut-il parler de voix, ou de gestes ? Quand les députés de droite refusent ou hésitent à se lever pour soutenir une ministre de la République insultée pour sa couleur de peau, quand le député UMP du Vaucluse Julien Aubert se permet de préciser que "Mme Taubira n'est pas à l'AME, donc ne mélangeons pas les sujets" sans que M. Christian Jacob y trouve matière à commentaire, quelle est alors la voix, ou le geste de l’UMP qui porte le plus ? Dans la confusion des bonnets qui défilent, élus UMP et slogans FN se rencontrent et se mêlent dans une marmite de protestations anarchiques. Si la ligne dure du parti n’est pas encore victorieuse, l’irresponsabilité et la désorganisation actuelle du parti en font le lit. Ce que révélait l’ascension de la Droite forte au sein du parti tenait déjà plus à l’affaissement idéologique du parti, à l’absence de « limites », qu’à la nature réelle de ses propositions, pour la plupart intenables.
Thomas Guénolé : A l'heure actuelle, l'UMP n'a pas de projet politique. Elle a juste une cacophonie de personnalités et de chapelles qui font des coups médiatiques en exprimant ponctuellement des propositions programmatiques, assez souvent réduites malheureusement à une simple formule-choc vite dissipée dans l'écume des vagues.
Geoffroy Lejeune : Quand on pose cette question à Jean-François Copé - ce que j'ai fait - il répond que cette responsabilité échoit à Hervé Mariton. Mais même si monsieur Mariton est quelqu'un de respectable, de travailleur et de compétent, le projet de l'UMP importe peu à heure actuelle. Les électeurs vont élire des maires puis des députés européens en 2014, des exécutifs régionaux en 2015, etc. Le moment de vérité arrivera après. C'est celui où il faudra trancher la ligne politique du parti dans la perspective de la présidentielle.
Marika Mathieu : La confrontation pour la présidence du parti a laissé libre court à la dérive des courants. C’était l’enseignement du congrès de l’UMP en 2012, et le constat de désunion sur le fond reste patent à l’heure où Jean-François Copé propose justement de s’atteler à un projet d’alternance pour en exposer les grandes lignes d’ici mi-janvier.
Outre le fait que le président de l'UMP est régulièrement accusé de ne pas assez prendre en compte l’avis du parti avant de s’exprimer (notamment sur le code de nationalité), cette idée de reconstruire un programme a suscité une opposition directe. Laurent Wauquiez en a pris la tête sous couvert de trouver le laps de temps trop court pour une réflexion de qualité. Mais toute idée de programme commun est l’otage des rivalités dans une maison-mère transformée en armée de vaisseaux concurrents. Il ne serait pas étonnant que la majorité des cadres cherchent à bloquer l’initiative de Copé. Laurent Wauquiez n’admet toujours pas sa légitimité à la tête du parti et se rapproche d’Alain Juppé qui s’est de son côté déclaré ouvertement contre la « droite décomplexée », c’est-à-dire contre le manifeste programmatique de M.Copé. Les cadres de l’UMP sont concentrés sur leur propre plan d’ascension pour les prochaines échéances électorales. C’est à se demander si l’UMP ne dure encore que parce que personne ne s’y engage vraiment.
Thomas Guénolé : Si l'on voulait être cruel, l'on dirait pour résumer que l'Union pour un Mouvement Populaire n'est aujourd'hui ni unie, ni en mouvement, ni populaire. Plus sérieusement, le parti est actuellement sans leadership légitime, sans message-clé ni offre programmatique identifiés par l'électorat, sans cohésion de ses personnalités nationales, et sans choix clair entre deux lignes qui ne sont pas compatibles. Cependant le pire reste encore à venir, en particulier si l'UMP connaît une crise d'appareil de l'envergure de celle des régionales de 1998 en cas d'accords passés au niveau local avec le FN dans l'entre-deux tours des municipales.
Geoffroy Lejeune : Il y a la difficulté financière, qui vient surtout de la baisse de dotation publique après les élections en 2012. Mais pour moi, la principale difficulté reste celle de la ligne politique. Depuis sa création, l'UMP se veut la synthèse de sensibilité allant du centre droit à la droite dure, pour parler vite, autant dire une impossible synthèse. Jean-François Copé va demander à des souverainistes comme Henri Guaino de faire la campagne européenne de monsieur Raffarin, qui veut plus d'intégration européenne ! Tout cela ne tient plus.
Marika Mathieu : Les difficultés sont nombreuses ! Le Canard Enchaîné évoque une dette de 108 millions d’euros pour le parti soi-disant sauvé par le « sarkothon ». Les primaires : 2015 ? 2016 ? Sarkozy : ou Juppé ? Fillon : droit d’inventaire ou scène de rupture avec Sarkozy ? La droite: « complexe » de Jean-Pierre Raffarin ? « Décomplexée » du général Copé et de son artillerie lourde (la Droite forte) ? « A venir mais je ne vous en dit pas plus » des quadras Wauquiez, Baroin, Le Maire, Bertrand ou Kosciusko-Morizet ? Municipales : quelles alliances avec le FN ? Et sans alliance officielle, celle des mots est-elle plus acceptable ? Le centre-droit se reconstruit : deux poids, du lourd ?
Et au milieu de toutes ces difficultés, la plus grande : de plus en plus, les batailles se livrent en dehors du champ politique et s’accélèrent sur le terrain sociétal. Cette crise de représentativité va bien au-delà de celle d’un parti incapable de trouver ses marques dans l’opposition. Pour combler les tranchées qui se creusent, la contre-offensive a intérêt à trouver mieux que des plans partisans ou des réflexes populistes.
Thomas Guénolé : Non. Si Jean-François Copé ou François Fillon avait été légitimement élu président de l'UMP l'an dernier, il aurait les mains libres et les coudées franches pour diriger le parti, aussi bien en termes d'incarnation de l'opposition qu'en termes de gestion de l'appareil, de choix entre ligne Buisson et ligne Guaino, et de définition des grandes orientations du projet politique.
Geoffroy Lejeune : Elle existent parce que l'UMP est un parti construit pour gouverner. Dans l'opposition, ses incohérences se montrent telles qu'elles sont: immenses. Mais y remédier voudrait dire, pour ceux qui tiennent aujourd'hui le parti, de renoncer à l'intérêt que représente la puissante machine électorale qu'est l'UMP. Ils n'en ont ni l'envie, ni le courage.
Marika Mathieu : Oui, c’est un échec inhérent à l’incapacité de l’UMP à devenir ce grand parti d’union du centre et de la droite comme le prévoyait ses statuts d’origine. Quand l’Union n’y est pas, le Mouvement non plus, le populaire ne peut plus être qu’une chimère. Un peu comme « la droite forte ».
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