dimanche 24 novembre 2013
LES FRANÇAIS DIVISÉS SUR L'EUROPE
Les Français seraient favorables à un "président de l'Europe" élu au suffrage universel ou une armée commune, mais paradoxalement ils entendent exprimer aux élections européennes de mai leur "méfiance" à l'égard de l'Europe telle qu'elle se construit, selon un sondage.
Le sondage Ifop, publié par Sud Ouest Dimanche à six mois du scrutin européen, met en évidence "un rapport paradoxal à la construction européenne", que l'ampleur et la violence de la "crise de l'euro" ont "puissamment contribué à entretenir", selon l'Ifop.
Ainsi, 74% des personnes interrogées disent qu'au moment de voter le 25 mai, elles souhaiteront exprimer "plutôt leur méfiance à l’égard de l’Europe telle qu’elle se construit actuellement", contre 26% désirant plutôt exprimer leur "confiance".
De même, une majorité de Français (58%) souhaiteraient, compte tenu de la crise actuelle, "moins d'intégration européenne, et des politiques économiques et budgétaires propres à chaque Etat", contre 42% seulement souhaitant "une intégration européenne renforcée, avec une politique économique et budgétaire unique".
Paradoxalement, d'éventuelles avancées de la construction européenne rencontrent une forte adhésion: ainsi "la création d'un poste de ministre de l'Economie et des Finances européen" (66% de favorables, 34% défavorables), la "création d'une armée européenne" (65% de favorables) ou "l'élection d'un président de l'Europe au suffrage universel direct" (61% en faveur).
Pour l'Ifop, "la crise très grave que traverse l’Europe a plongé les Français dans une tension paradoxale". L'adhésion à certaines avancées européennes "cohabite avec une propension très forte à jouer la carte du +chacun pour soi+, de façon à ne pas être entraîné dans la chute éventuelle d’Etats comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne".
L’adage "l’union fait la force", l'idée que la France doit coopérer davantage avec ses partenaires et voisins, a pris une "acuité particulière" aux yeux des Français avec la crise depuis 2008; mais dans le même temps, "la crise a également révélé au grand jour les vices de construction de l’édifice européen", analysent les sondeurs.
Le sondage a été réalisé du 13 au 15 novembre via un questionnaire en ligne, sur un échantillon de 1.007 personnes représentatif de la population de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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