TOUT EST DIT

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samedi 2 novembre 2013

Mauvais folklore breton

Mauvais folklore breton

Attention danger ! La manifestation annoncée aujourd’hui à Quimper « contre l’écotaxe, pour l’emploi et la Bretagne » a de quoi donner des sueurs froides au gouvernement, mais aussi à tous les élus, syndicalistes et dirigeants socio-économiques et associatifs de Bretagne qui appellent les habitants de leur région à descendre dans la rue. Les uns et les autres devront, en effet, répondre de leurs actes si ce soir, le bilan de la manifestation se compte d’abord, ce qui est probable, en vitrines cassées et en blessés, tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre. Car cette manifestation, organisée par le collectif « Vivre, décider, travailler en Bretagne », ressemble trop à un mauvais folklore, sorte de festival du ras-le-bol tendance « trop d’impôts, de taxes et de charges ; trop de chômage et de plans de licenciement… » Surtout que les participants annoncés à Quimper, s’ils souscrivent à la belle ambition de vivre dans une société idéale, sans impôt, ni chômage mais avec des services et infrastructures publics de qualité, ont des revendications contraires : les patrons défendront une simplification du code du travail tandis que les salariés battront le pavé pour obtenir un gel des suppressions d’emplois, des aides publiques supplémentaires, des services publics renforcés… Sans parler des agriculteurs, des pêcheurs, des retraités… Heureusement, pour créer un semblant d’unité, les manifestants pourront faire appel à la riche culture bretonne et aux particularismes régionaux si utiles pour souder artificiellement une population derrière un adversaire commun : l’ennemi de Paris, à savoir l’État centralisateur… Derrière ses motivations fourre-tout, la manifestation de Quimper a de désagréables relents régionalistes. Les élus bretons et responsables de tous ordres de cette belle région seraient bien inspirés de tenter d’endiguer cette vague populiste au lieu de la regarder, voire de l’alimenter. Le gouvernement, pour sa part, ne doit pas oublier que son obligation de réussite vaut pour tout le territoire national. L’écotaxe, héritée de l’ère Sarkozy, était, dès le début, mal engagée. C’est de Bretagne qu’elle est revenue, tel un boomerang, dans les jardins de Matignon et de l’Élysée. Mais c’est tout le pays qui gronde.

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