jeudi 31 octobre 2013
Le souk de l’horreur
Le souk de l’horreur
Quel est le prix d’un homme ? La question peut paraître monstrueuse. Elle est pourtant au cœur des prises d’otages et de l’inévitable marchandage mené pour les libérer.
Officiellement, la France refuse de céder au chantage. Officieusement, on ne parle pas de rançon, mais de « dédommagements » versés aux intermédiaires. Les entreprises qui se substituent aux États pour arracher leurs employés aux mains des terroristes demeurent, elles aussi, discrètes. Il ne faut pas inciter d’autres clans à capturer nos ressortissants.
La France pourrait donc avoir payé le ticket de la liberté de ses quatre ressortissants. Elle a également usé de la force en intervenant au Mali. L’opération Serval a désorganisé le souk de l’horreur monté par les islamistes. Mélange de truands et d’illuminés, ces hommes sont une menace permanente, dans le désert comme en France. Du Nigeria à la Syrie, ils combattent la civilisation pour imposer l’obscurantisme. La prise d’otages occidentaux est une tactique, comme la bombe humaine ou la voiture piégée.
François Hollande, comme ses prédécesseurs, utilise la force quand il le peut. Sinon, il doit bien négocier au nom d’une société, la nôtre, où la vie d’un homme est sacrée. Malheureusement, le camp d’en face n’attache aucun prix à la vie humaine, sauf si celle-ci permet de trouver l’argent pour s’armer. Dès lors, si cette libération est une victoire de la démocratie, elle aurait un goût amer s’il s’avérait qu’une rançon a été versée.
La présence de quatre otages français en Syrie illustre ce piège. Leur calvaire est bel et bien la preuve que l’obscurantisme d’une partie de l’opposition n’a rien à envier à la violence du régime. Les journalistes occidentaux sont soit des gêneurs, soit une monnaie d’échange. Paris a tout intérêt à bien choisir ses amis, pour ne pas se mettre, une fois de plus, en position de faiblesse.
Reste, évidemment, à espérer que nous serons un jour en capacité de présenter à notre tour la note aux ravisseurs. Cela a commencé au Mali. La traque n’est pas finie, et il serait bon de faire comprendre aux terroristes qu’ils encaisseront autre chose que des euros à force de menacer la France.
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