jeudi 31 octobre 2013
"Cabinet noir" de l'Élysée : autopsie d'un faux scoop
Le prétendu "cabinet noir" de l'Élysée est une manipulation grossière sur la foi d'un témoignage fragile. Explications.
Ainsi donc Valeurs actuelles croit débusquer un "cabinet noir" à l'Élysée qui conspirerait contre Nicolas Sarkozy. L'hebdomadaire se fonde sur le témoignage de Bernard Muenkel qui affirme avoir refusé de livrer à son supérieur les archives du quinquennat Sarkozy alors qu'elles étaient requises par la justice. Où est le scandale ? De quel "cabinet noir" parle-t-on ? Ne pas déférer à une injonction de la justice est une faute... L'Élysée de François Hollandese serait mis en tort de ne pas répondre aux sollicitations des juges.
Bernard Muenkel, présenté comme "le chef du service informatique", a été recruté en 2011, sous l'ère Sarkozy. C'est un agent contractuel dont le contrat court jusqu'en mars 2014. Il se dit "au chômage" après son arrêt maladie. "C'est faux ! Il est toujours en arrêt maladie et continue d'être payé", rétorque l'Élysée. Les réquisitions des juges, notamment dans l'affaire Tapie, listaient en annexe une série de noms à propos desquels les magistrats cherchaient des informations. Pense-t-on sérieusement que Nicolas Sarkozy est assez bête pour laisser, dans ses propres archives informatiques - celles qu'il a lui-même confiées aux Archives nationales - des traces compromettantes de ces agissements supposés ? N'insultons pas l'intelligence de l'ancien de chef de l'État, à supposer qu'il ait réellement quelque chose à cacher dans l'affaire Tapie.
Les magistrats ont également réclamé le relevé des entrées et sorties de l'Élysée. Surprise de la présidence Hollande : les gendarmes qui gardent le palais ont consigné toutes les entrées et sorties de l'Élysée depuis... 1981 ! Les registres n'ont jamais été détruits. Les juges ont donc obtenu tous les renseignements souhaités. "La conservation de ce registre au-delà de six mois est manifestement illégale, mais ce n'est pas de notre fait. La responsabilité en incombe à nos prédécesseurs", précise le secrétariat général de l'Élysée, qui a depuis fait détruire lesdits registres et écrit à la Cnil à titre de consultation juridique pour l'avenir.
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