jeudi 31 octobre 2013
Répit
Répit
Il ne faut pas s'y tromper : c'est un salutaire mais court moment d'union nationale qu'aura autorisé, hier soir, l'annonce de la libération des quatre otages Français d'Areva au Niger. Un court moment de répit, aussi, pour François Hollande, opportunément réinstallé dans sa vraie fonction. Événement providentiel, pourrait-on dire, après une journée calamiteuse. Mais ce serait ramener cet épilogue heureux à une triviale dimension politicienne. Laissons plutôt les familles des otages à leur joie après trois années de calvaire. Et refusons donc les insinuations malveillantes tout comme le gouvernement doit se garder d'un trop ostensible contentement.
D'abord parce qu'il demeure beaucoup de flou et de secret autour des conditions (financières ou autres) de la libération des otages pour laisser place à une célébration béate. Ensuite parce que d'autres Français sont encore détenus. Cela ne doit pas empêcher de souligner que l'attitude de fermeté de François Hollande à l'égard des ravisseurs d'AQMI a… payé.
Il ne fait pas de doute que sera souligné le contraste entre ce président inflexible à l'extérieur et irrésolu à l'intérieur. Il n'est pas totalement injustifié même si l'on doit éviter la caricature. En témoigne le recul sur l'écotaxe. Là aussi, personne ne devrait vraiment crier victoire. La droite qui avait voté l'écotaxe et la gauche à qui il incombait de la mettre en 'uvre ont manqué à un devoir de responsabilité face à l'avenir. Il n'y a pas lieu de s'en réjouir. Tout cela est révélateur d'une fragilité préjudiciable à l'image du pays. Jean-Marc Ayrault a pris la seule décision qui s'imposait. En fait, la seule décision qui n'en soit pas une, puisqu'elle repousse le problème. Une autre forme de répit.
Qu'une partie des Bretons ait troqué le chapeau rond pour le bonnet rouge des ancestrales révoltes, ne changera rien. Même la suppression définitive de l'écotaxe ne résoudrait pas les problèmes économiques de la région. Reste que la crainte de nouvelles violences a fait reculer le pouvoir. Un signe de faiblesse en démocratie.
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