TOUT EST DIT

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jeudi 31 octobre 2013

Le coûteux recul sur l’écotaxe


Face à un climat de jacquerie fiscale de plus en plus menaçant, Jean-Marc Ayrault a donc suspendu mardi l’application de l’écotaxe sur l’ensemble du territoire pour une durée indéterminée. Réclamant sa suppression pure et simple, ses opposants bretons restent néanmoins mobilisés et maintiennent leur manifestation samedi à Quimper.
A l’issue d’une réunion avec des élus bretons et les ministres concernés, le Premier ministre a dit vouloir se donner le temps nécessaire d’un « dialogue » au niveau national et régional sur cette nouvelle taxe typiquement technocratique, décidée en 2009 par la précédente majorité et votée alors à l’unanimité par l’UMPS. Invention du Grenelle de l’environnement mis en place à l’initiative de Sarkozy et Borloo, elle avait déjà été reportée deux fois. En visant à inciter les entreprises à utiliser des modes de transport des marchandises moins polluants, elle devait rapporter plus d’un milliard d’euros par an. C’est aujourd’hui ce que risque de payer l’Etat s’il met fin au contrat conclu avec la société italienne (sic) chargée de sa collecte, dont 800 millions à payer sans délai et sans résultat… Vous avez dit « gabegie » ?
D’autant que cette reculade n’est pas la première dans une suite de réformes fiscales toutes plus mal gérées les unes que les autres (de l’affaire des « pigeons » à celles de la TVA et des comptes d’épargne).« Par-delà l’incohérence économique, l’amateurisme juridique et le fanatisme spoliateur, il y a une chose à retenir de ce nouveau “couac” du gouvernement. C’est que nos protestations peuvent le faire reculer », retient Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités. Tandis que Raymond Couraud de L’Alsace ironise : « Le char de l’Etat fonctionne avec une boîte de vitesse révolutionnaire : une marche avant et six marches arrière, sans oublier le point mort. » Sarkollande !
« Suspension n’est pas suppression », a précisé Ayrault comme signal au partenaire écologiste qui redoutait une disparition pure et simple de cette taxe sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes. Pour le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Pascal Durand, cette décision « ne va résoudre en rien les problèmes que rencontre la Bretagne ». Pour autant, la coprésidente du groupe à l’Assemblée, Barbara Pompili, a clairement exclu une sortie du gouvernement, dont son parti reste « partenaire ». Malgré les postures critiques, de l’UMP à EELV, tous sont finalement solidaires du même système libéral-socialiste de racket fiscal, sans bien savoir que faire d’autre.
« Cette taxe Sarkollande doit maintenant être jetée aux oubliettes », a déclaré plus judicieusement Nicolas Dupont-Aignan. Qui ajoute : « Oui au pollueur-payeur. Mais taxons le vrai pollueur ! Et les vrais pollueurs ce sont les produits importés à bas coût. » « Il y a un énorme problème démocratique dans la manière dont le gouvernement a cru pouvoir signer une clause de résiliation, avec cette société, de 800 millions d’euros », a estimé pour sa part Marine Le Pen, également pour la suppression de ce prélèvement : « C’est une taxe mauvaise dans sa conception et ses conséquences, qui intervient au moment où les Français n’en peuvent plus et où les entreprises sont en très grande difficulté, particulièrement celles de l’agro-alimentaire qui vivent un dumping social très féroce. »

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