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samedi 26 octobre 2013

Chômage : pour Hollande, le compte à rebours est lancé

Les mauvais chiffres de septembre accentuent la pression sur le président à moins de trois mois de l'échéance fixée pour inverser la courbe du chômage.

 Le nouveau record de septembre accentue la pression sur François Hollande à moins de trois mois de l'échéance qu'il s'est fixée pour inverser la courbe du chômage, mais le président n'en démord pas et assure être "sur le chemin". Sur août et septembre, le nombre de chômeurs a augmenté au total de 10 000, "c'est encore trop, mais il y a une évidente décélération par rapport à ce que nous constations (il y a) un an, où le chômage augmentait de 30 000 à 40 000 par mois", a commenté le président depuis Bruxelles.
En septembre, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a bondi de 60 000, franchissant un nouveau record (3,29 millions) en métropole, contre - 50 000 en août. Une hausse en partie imputable au bug du mois d'août, quand une partie des chômeurs n'avaient pas été relancés par SMS et étaient sortis des listes. Avec ceux qui ont travaillé à temps réduit et l'outre-mer, Pôle emploi recensait au total fin septembre 5,1 millions d'inscrits.

Ne pas se "décourager" (Ayrault)

Mais en dépit de ce record et le compteur qui s'accélère, le gouvernement continue de voir une issue favorable, malgré le scepticisme. "Ce n'est pas pour nous un prétexte pour nous décourager", a assuré vendredi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lors d'un déplacement à Eaubonne (Val-d'Oise) pour faire un bilan d'un an d'emplois d'avenir. "Au premier trimestre, il y avait 1 000 chômeurs de plus par jour, au deuxième 600 et au troisième 200", a-t-il relevé.
Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre du Travail Michel Sapin avait mis en avant que "le gros du chômage, c'était au début de l'année". "Malhonnête", rétorque le président de l'UMP Jean-François Copé, pour qui on ne peut "parler d'une confirmation detendance à l'amélioration alors que le mois de septembre illustre une dégradation brutale du marché de l'emploi". Il a jugé la communication du gouvernement "indécente, alambiquée et donc incompréhensible".

"Nous n'y sommes pas encore" (Hollande)

Alors que François Hollande estimait en septembre être "tout près du but" sur l'inversion de la courbe du chômage, il a admis qu'à ce stade "nous n'y sommes pas encore". Le "bilan", a-t-il insisté, ne pourra être fait qu'en janvier 2014, quand les chiffres de décembre seront connus. À la question "Êtes-vous toujours convaincu que la courbe va s'inverser avant Noël ?", le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu de son côté "oui" vendredi dans un entretien à Ouest-France. "L'objectif, c'est l'inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année. Nous, nous y croyons et nous nous battrons pour cela", a-t-il dit.
Pour le gouvernement, l'inversion s'appréciera sur plusieurs mois. Mais, selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, "on est en train de traiter l'écume des choses, on est en train de traiter des courbes de chômage et pas du nombre de chômeurs". Refusant que le débat soit réduit à "un commentaire mensuel", il a réclamé une plus forte mobilisation des "acteurs" face au chômage et a lancé une "alerte" face au "danger pour la démocratie".

Pessimisme des experts

Du côté de Force ouvrière, le scepticisme est aussi de mise. Évoquant une amélioration "en trompe-l'oeil" le mois dernier, le syndicat relève que "l'aggravation continue de la situation de l'emploi est malheureusement confirmée", et réclame une autre politique pour "retrouver de la croissance et soutenir l'emploi". Pour Éric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la politique de l'emploi du gouvernement, axée sur les contrats aidés (320 000 contrats aidés classiques depuis janvier et 70 000 emplois d'avenir), est bonne. "Mais c'est plutôt la politique macro qui n'est pas bonne" et empêche la création d'emplois dans le privé.
L'économiste estime que le gouvernement a le "devoir d'y arriver et d'y croire", mais ne voit pas d'inversion durable de la courbe, relevant qu'il peut y avoir un ou deux mois de baisse. Il concède toutefois : "On peut se tromper dans nos prévisions."


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