TOUT EST DIT

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vendredi 18 octobre 2013

Balkanisation du PS

Balkanisation du PS


Manuel Valls est devenu le pire ennemi de la gauche, à en juger par les attaques dont il est victime depuis l’expulsion d’une jeune Kosovare, Leonarda. Abandonnant le FN et l’échec électoral, une partie du PS, le Front de gauche, les Verts et le PC clouent le ministre de l’Intérieur au pilori. L’outrance de certains propos laisse entendre que l’accusé serait un dangereux liberticide.
Garant des lois de la République, Manuel Valls et ses services ne font qu’appliquer les textes en vigueur. Assez mollement, si l’on compare les chiffres des expulsions de cette année à ceux de 2012. On est donc très loin de l’image de forces de l’ordre traquant les réfugiés que voudraient donner les adversaires du ministre. Le cas de cette jeune fille est douloureux, c’est certain. Elle aurait pu être emmenée dans d’autres conditions, mais au bout du compte le résultat eût été le même : sa famille et elle ne pouvaient rester en France.
Derrière cette affaire se cache surtout un véritable enjeu politicien : une partie de la gauche reproche au gouvernement d’avoir vendu son âme en s’adaptant aux réalités que dicte la vie d’un État. Réalités comprises par les Français eux-mêmes. Ils font de Manuel Valls l’un des hommes politiques les plus appréciés.
Derrière les attaques qui visent le premier flic de France, on retrouve la pensée d’une minorité agissante, persuadée de détenir la vérité dans un pays composé d’êtres aussi réactionnaires que primaires. La référence de certains à la Résistance minoritaire et opposée aux « 40 millions de pétainistes » est à la mode.
Manuel Valls incarne, aux yeux des tenants de la « vraie gauche », la figure du traître. On est en pleine chasse aux sorcières, et ces appels à l’exclusion témoignent d’une interprétation partisane d’événements sensibles.
De manière illusoire, les ennemis du ministre de l’Intérieur espèrent toujours que la rigueur doctrinale ramènera au bercail les brebis égarées. Cette politique quasiment clanique risque, à l’inverse, de détourner un peu plus les Français de partis sourds à leurs préoccupations.
En attendant, l’affaire Leonarda aura abouti à un premier résultat : la balkanisation du PS.

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