lundi 5 août 2013
Vieilles lunes
Vieilles lunes
Mais quelle était l'intention de Stéphane Le Foll en annonçant la création des « Controverses européennes des Vieilles charrues » le jour même – et il ne l'ignorait pas – où le Conseil d'État s'apprêtait à annuler l'interdiction de semer du maïs transgénique ? S'il s'agit de débattre des relations entre science et agriculture en confirmant la capacité de l'agriculture française à innover et à produire raissonné, il y aura du monde autour de la table du forum. Mais alors, pourquoi installer cette réflexion aux Vieilles charrues, un festival rock à l'origine rassemblement celte ? Et pourquoi, encore, avoir eu une réaction aussi virulente et peu nuancée après l'annonce sur le MON810 ? On ne peut pas prétendre ouvrir le débat et rejeter comme irrecevables, a priori, les arguments contraires.
Le monde agricole a toujours intégré les révolutions scientifiques grâce à la ténacité des gens entreprenants et audacieux qu'il compte dans ses rangs. Il faut leur faire confiance pour assimiler le fruit de la recherche et des nouvelles technologies. Leur mission reste de produire de la nourriture, de l'énergie et de quoi se vêtir, pas d'entretenir le paysage.
Même si les charrues ont été à une époque l'exemple de la modernité absolue, elles sont rouillées aujourd'hui et la symbolique voulue par Stéphane Le Foll est désastreuse, bien qu'habillée du langage de la démocratie directe. La France, qui a si longtemps combattu les archaïsmes, est en train de devenir un pays de conservatismes poussiéreux. Elle se vitrifie en s'opposant à la recherche sur les nanotechnologies, sur les OGM, sur les gaz de schiste. Comment un ministre peut-il dire « non » à la transgénèse, quand il s'agit de la technologie à partir de laquelle est fabriquée une part essentielle de nos médicaments ?
Déjà polluée par le principe de précaution, l'impérieuse évolution vers le progrès souffre désormais de postures idéologiques et du discours régressif de la décroissance. Les équilibres politiques doivent s'effacer face aux enjeux majeurs. Ce sont les raisons politiques qui font qu'un milliard de personnes meurent de faim sur notre planète. Pour elles, l'agriculture n'est pas un problème, elle est une solution.
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