TOUT EST DIT

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lundi 5 août 2013

Arroser le sable

Arroser le sable


Le plan Banlieue qu'a éxaminé le gouvernement viendra se superposer aux strates déjà fournies des autres annonces et contrats dédiés à cette question tellement sensible. Pudiquement nommés « politique de la Ville », ces paquets d'intentions pieuses accumulent les échecs et dissimulent mal les craintes du pouvoir face à la poudrière des quartiers à risques. Il faut dire que l'on ne consacre que bouts de chandelles à ces actions pourtant prioritaires dont les ministres n'ont jamais été plus que des pions dans les castings et équilibres ministériels. Tapie, Borloo, Fadela Amara, Christine Boutin et les autres n'ont fait qu'arroser le sable en créant des postes d'éducateurs, en augmentant l'assistanat social et en écrivant quelques discours bien sentis.
C'est d'argent et de courage politique dont ont besoin les banlieues. De l'argent pour aider les jeunes créateurs d'entreprises à réussir, même s'ils n'ont pas le format habituel des héritiers de papa sortis des grandes écoles. Si on attend que les énarques ou les X-Mines créent des emplois pour les jeunes des banlieues, on ne s'en sortira jamais. Les quartiers aspirent à une vie économique solvable et socialisée.
Le traitement éducatif voulu trop souvent par les gouvernants, en particulier les socialistes, n'est qu'un machin théorique et inutile s'il n'est pas en prise avec l'économie. Et encore plus si on éduque ces jeunes comme des bourgeois en oubliant qu'il s'agit d'abord de les sortir de l'organisation sociale des clans, de la religion et des gangs qui leur sert de refuge. Ils s'éduqueront bien quand ils seront des acteurs sociaux. Beaucoup de ces jeunes ont de vrais talents qu'ils expriment dans l'économie souterraine qui, jusque-là, a limité les grandes explosions de violence. Ceux, et ils sont nombreux, qui ont fait montre de créativité gagnent de l'argent.
Il faut aussi regarder en face l'épineuse réalité des communautarismes et de l'ordre républicain. Souvent gêné par ces sujets, le PS devrait se remémorer le propos du jeune Premier ministre Fabius en 1984 : « Le Pen pose les bonnes questions, mais apporte de mauvaises réponses ». Il n'empêche, le Front national continue de moudre son grain sur des réponses fallacieuses et démagogiques. 

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