TOUT EST DIT

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samedi 3 août 2013

François Hollande : la spirale inéluctable du déclin économique

François Hollande s’est trompé (encore une fois me direz-vous) : sur le niveau de la croissance, sans cesse révisé à la baisse ; sur les déficits dont il a fallu reporter l’objectif de 3% à 2016 ; sur l’équilibre des comptes sociaux qui continuent de dériver dangereusement (15 milliards en 2012 pour le régime général de la Sécurité sociale) ; et sur le chômage qui a explosé depuis un an avec 300 000 demandeurs d’emplois en plus.

Ces résultats, en totale contradiction avec les annonces effectuées, étaient malheureusement inscrits dès les premières mesures prises en juin 2012.
Le collectif budgétaire, suivi de la loi de finances pour 2013, a en effet crée un choc fiscal de près de 40 milliards d’euros soit 2,7% du PIB, les entreprises en supportant la moitié alors que leur taux de marge s’était déjà effondré à un record historiquement bas de 28% contre 40% pour les entreprises allemandes.
N’allons pas chercher ailleurs les causes de la stagnation qui risque de déboucher sur une dépression : la faible confiance qui persistait a été remise en cause par des mesures fiscales qui ont aggravé la récession, la baisse du pouvoir d’achat et de la consommation, la chute de l’investissement et de la production.
En 2014, la France ne devrait pas retrouver son niveau de production industrielle d’avant 2008 : aucun autre pays à économie comparable ne sera dans ce cas.
La crise économique récente a mis en lumière de manière criante l’absence de réformes structurelles dans notre pays : aucune réforme de l’Etat ; aucune remise en cause du système de protection sociale en déficits chroniques ; une augmentation constante des dépenses publiques pour atteindre le record de 57% du PIB ; une croissance sans précédent des prélèvements obligatoires qui, avec 46% du PIB, placent la France sur la plus haute marche du podium ; une rétractation de la sphère productive due au manque de compétitivité de notre économie avec à la clé un chômage industriel massif et un déficit commercial record.
Face à cette urgence, les recettes du docteur Hollande sont dignes des médecins de Molière : on saigne le malade alors qu’il apparaît déjà très faible et anémié. La ponction fiscale attendue en 2014 (10 milliards d’euros ?), qui ne prend pas en compte les mesures de ponction relatives au rééquilibrage des comptes de l’assurance-vieillesse, va encore aggraver cette situation : la préférence française pour l’impôt et la dépense publique va accentuer la rétractation de l’appareil de production national.
Les expédients à caractère public (contrats aidés notamment ; crédit impôt-compétitivité) n’auront que peu d’impact sur la conjoncture même si, comme avec une drogue, le paradis artificiel de la stagnation du chômage peut être atteint.
François Hollande a choisi la déflation par l’impôt, a écarté tout choc massif de compétitivité, a tourné le dos aux réformes : le résultat sera à la mesure de ses erreurs.
Nous attendions un Gerhard Schröder à la française, nous aurons un Georges Papandréou à la corrézienne.

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