TOUT EST DIT

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vendredi 24 mai 2013

L’Allemagne, l’euro et les socialistes


Les socialistes français s’inspireraient-ils de Silvio Berlusconi ? Au plus bas dans les sondages, le Cavaliere s’était refait une popularité en entonnant les sirènes de l’antigermanisme… Moins que par le risque de réveiller les démons du passé, la position du PS frappe surtout par son incohérence.
Les exigences de Mme Merkel ne sont pas “égoïstes”. Elles ne font que rappeler les conditions nécessaires à la survie de l’euro : le redressement des comptes publics de tous les États de la zone, une baisse forcée du coût du travail là où il a trop augmenté, comme en France, le refus des facilités inflationnistes telle la monétisation des dettes souveraines. Ces mesures, efficaces ou non, c’est une autre question, sont l’unique alternative à un abandon de l’euro, et donc à de nouvelles parités monétaires.
À partir du moment où le PS n’envisage pas le démantèlement de la monnaie unique (nous préférons cette expression à celle de “sortie de l’euro”, car qui peut croire que l’euro pourrait continuer sans la France ? ), il est obligé d’en tirer les conséquences : il faut faire de la rigueur à l’allemande !
Certains voudraient que Berlin prête à fonds perdus — ou mieux, que la République fédérale donne, via le budget européen, aux paniers percés de l’Europe. Elle n’y tient pas : qui le lui reprocherait ? Elle, que les perroquets du souverainisme ne cessent de soupçonner de “fédéralisme”, ne fait que prendre en compte cette réalité de base : il n’existe pas, en Europe, de solidarité analogue à celle qui a pu s’établir entre l’Allemagne de l’Ouest et les anciens territoires de l’Est, qui appartenaient à une même nation allemande. Les Allemands ne sont pas davantage enthousiastes à faire comme les Français : ajouter à leurs dettes, déjà lourdes, en empruntant pour aller au secours des pays, encore plus endettés, du sud de l’Europe. Là encore, qui le leur reprocherait ?
La même inconséquence se retrouve dans certains cercles socialistes proches du pouvoir, tel le collectif Roosevelt 2012, qui prône un New Deal à la française, une politique publique de relance à base de dépenses publiques, sans nullement remettre en cause l’appartenance à l’euro.
Lors d’un colloque franco-allemand, qui s’est tenu, le 8 avril dernier, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, l’économiste Alain Cotta a justement rappelé que François Hollande, fils spirituel de Jacques Delors, était si viscéralement attaché à l’euro qu’il irait jusqu’à sacrifier le dernier centime de la politique sociale française pour en assurer la survie. Au lieu de mettre en cause stupidement l’Allemagne, les socialistes français feraient mieux de tirer les conséquences de cette conviction du président de la République.

1 commentaires:

Roosevelt 2012 a dit…

Le New deal que propose le collectif Roosevelt N'EST PAS un énième plan de relance de type Keynésien, car nous avons bien conscience que ça ne marche plus aujourd'hui, voir la situation japonaise au bout de 5 ou 6 plans de relance pharaonique.

Il s'agit plutôt d'un nouveau modèle de développement pour une prospérité sans croissance (ou faible).

Toutes les mesures préconisées sont financées, ou macro-économiquement équilibrées (analyses effectuées par des organismes externes ou mesures déjà en place dans d'autres pays).