jeudi 11 avril 2013
Qui c’est le boss ?
Qui c’est le boss ?
François Hollande a joué deux rôles hier : celui de porte-parole du
gouvernement, et celui de président de la République. L’exercice était
d’autant plus malaisé que le chef de l’État multiplie les prises de
parole, au risque de banaliser son discours.
Quelques minutes
auparavant, le conseil des ministres avait avalisé un impressionnant
catalogue de mesures destinées à lutter contre les scandales financiers.
On aurait pu penser que le Premier ministre allait présenter le projet
de loi qui sera examiné le 24 avril prochain, mais il est resté dans
l’ombre. En agissant ainsi, le président marginalise encore plus
Jean-Marc Ayrault, qui ne joue même plus son rôle de fusible.
François
Hollande, qui a également tenu à innover en répondant à une poignée de
questions, conscient qu’il n’avait pas été assez ferme depuis le début
du « Cahuzagate », a parlé de « lutte implacable » contre les paradis
fiscaux et tout autre moyen de détourner de l’argent. Pour y parvenir,
le chef de l’État prend le risque de surcharger la boîte à outils de la
justice. La multiplication des structures n’est pas forcément source
d’efficacité. Mais, décidé à reprendre la main, le président ne pouvait
se contenter de présenter des mesures dont beaucoup ont un air de déjà
vu.
La volonté élyséenne d’enrôler l’Union européenne sous sa
bannière, dans la croisade contre l’argent sale, est une élégante façon
de rappeler que François Hollande est le patron en France et qu’il
compte aussi en Europe. Histoire de bien se faire comprendre également
des membres turbulents du gouvernement, François Hollande les a renvoyés
à leurs études. « Aucun ministre ne peut remettre en cause la politique
qui est conduite, qui n’est pas l’austérité ». C’est dit. Arnaud
Montebourg et ses copains frondeurs sont grondés mais, pour l’instant,
il n’est pas question de les renvoyer, en dépit de leur chahut répété
dans la classe du professeur Ayrault, totalement dépassé.
Les
Français sont, eux aussi, appelés à retrouver leur sérénité. Les
fraudeurs seront pourchassés sans merci et les mécréants qui se
plaignent de l’austérité sont priés de se convertir à la croissance,
sous peine d’entendre à nouveau le sermon élyséen.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire