TOUT EST DIT

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jeudi 28 mars 2013

Le capitaine de pédalo en perdition

Le capitaine de pédalo en perdition


C’est dans une France décomposée, fracturée et exaspérée que Hollande tente d’arrêter sa descente aux Enfers. Mais il n’a plus rien de crédible à annoncer.
« Tout pouvoir est triste»disait le philosophe Alain. Celui de François Hollande non seulement est triste, mais il rend la France triste. C’est ce que Gérard Depardieu a clairement expliqué il y a quelques jours en déclarant : « La France est triste et je pense que les Français en ont marre. » La France est triste d’assister impuissante à un déclin organisé par d’anciens soixante-huitards. La France est triste de voir des forces de l’ordre gazer des mères de famille et des enfants venus défendre leurs convictions. La France est triste d’entendre un ministre imbuvable parler d’une « poignée » de manifestants. La France est triste d’être gouvernée par un clan qui amnistie les syndicalistes casseurs, qui réduit les militaires à la portion congrue et distribue des prébendes, des préfectures et des ambassades à ses amis.
Comment s’étonner, dès lors, que le président de la République batte un record d’impopularité après dix mois de gouvernement ? Comment s’étonner qu’il reste sourd à l’appel de centaines de milliers de familles venues défendre les droits inaliénables de l’enfant ? Comment s’étonner qu’il soit contraint de recourir aux ordonnances pour gouverner, non pas à cause d’une droite minoritaire, mais en raison d’une aile gauche du Parti socialiste qui grignote tous les jours un peu plus de pouvoir ? Comment s’étonner qu’après un déplacement raté en Bourgogne il reste replié dans un palais de l’Élysée transformé en bunker ? Comment s’étonner que les noms d’oiseaux s’échangent désormais entre leaders du Front de gauche et ministres ? Décidément ce gouvernement n’est même plus une équipe d’amateurs ou de médiocres. Ce n’est plus un bateau ivre, ni même ce pédalo dont François Hollande est le piètre capitaine. C’est un “radeau de la Méduse”.
Malheureusement rien de tout cela ne prête à rire. Chaque jour, la France compte 1 000 chômeurs de plus. À la fin de cette année, la dette approchera les 2 000 milliards d’euros. Les voitures ne se vendent plus. Les entreprises n’investissent plus. Le nombre d’exilés enfle chaque mois. Et il ne s’agit plus de Français riches qui vont chercher des cieux fiscaux plus cléments. Il s’agit de cette jeunesse dont François Hollande avait fait le coeur de son programme et qui a compris qu’il n’y a rien à attendre d’un tel gouvernement.
Et voilà que les Français prennent peu à peu conscience que cette institution fondamentale qu’est la justice a été pervertie pour devenir une “justice de classe”. Une justice où des juges politisés relâchent des jeunes délinquants et mettent en examen des patrons, des créateurs d’emplois et de richesses — parce que l’argent est forcément suspect — et maintenant d’anciens présidents de la République dans des conditions juridiques qui ne tiennent pas la route. Une justice qui s’est mis en tête de s’attaquer aux puissants, quitte à relâcher les récidivistes, les voyous et les clandestins.
C’est dans cette France décomposée, fracturée et exaspérée que François Hollande va tenter, ce jeudi soir, de reprendre la main pour arrêter la descente aux Enfers de son rapport avec les Français. Mais il n’a plus rien de crédible à leur annoncer. Ils savent maintenant qu’il est incapable de respecter ses engagements économiques. Ils ont compris qu’en matière sociétale, il était aux prises à la fois avec son dogmatisme et avec des minorités agissantes. Il va bien sûr parler du Mali, où nos enfants tombent dorénavant chaque semaine sous les balles, en poursuivant un ennemi terroriste invisible. Mais cela ne pourra pas occulter un bilan désastreux en matière de politique internationale, qui a eu pour conséquence de voir l’Allemagne se rapprocher de la Grande-Bretagne. Cette intervention télévisée est la faute de trop à un moment où les Français en ont ras le bol qu’on ait pu leur mentir à ce point.
Il y a dix-huit mois, alors que la primaire socialiste ne l’avait pas encore désigné, François Hollande déclarait : « C’est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations durant toute la République de croire à l’égalité et au progrès. » Le rêve n’aura pas mis longtemps à se transformer en cauchemar pour les 300 000 Français qui ont perdu leur emploi depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, pour toutes ces classes moyennes qui sont maintenant surtaxées et qui vont voir leurs allocations familiales fondre d’une manière ou d’une autre, et pour tous ceux qui assistent impuissants à la “déconstruction” de notre société. Ce qui donne raison à Coluche lorsqu’il déclarait : 
« On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C’est ça, le problème des rêves : c’est que c’est seulement fait pour être rêvé. »

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