TOUT EST DIT

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jeudi 28 mars 2013

Ils veulent en faire un droit !

Ils veulent en faire un droit !


Ce jeudi – Jeudi Saint – l’Assemblée nationale sera saisie d’une proposition de loi visant à autoriser, par principe, la recherche sur l’embryon humain. De manière semblable à ce qui se passe pour le « mariage » gay, qui veut en quelque sorte « sacraliser » les unions homosexuelles, le parti des radicaux de gauche cherche ainsi à réifier définitivement le statut de l’être humain dans le droit français.
Le glissement peut paraître assez minime : passer d’un principe d’interdiction assorti de dérogations au coup par coup, à un principe d’« autorisation encadrée » qui dans la pratique passerait par les mêmes circuits : une étude du dossier par l’Agence de biomédecine qui donnerait le feu vert pour des recherches déterminées.
Et il est vrai que l’actuel régime est hypocrite puisqu’il aboutit à permettre ce qu’il prétend interdire.
Mais ce régime a du moins le mérite de considérer l’embryon d’une manière tout à fait à part : il ne s’agit pas de lui conférer la personnalité juridique, assortie de droits (et de devoirs !) mais comme un être humain qui à ce titre mérite protection et qu’on ne peut considérer d’emblée comme un matériau.
La proposition de loi – qui a le soutien du gouvernement – bouleverse ce régime juridique à la racine. Elle considère l’embryon humain certes comme une entité qu’on ne peut pas manipuler à loisir, mais elle pose le principe de la licéité de sa destruction, de sa manipulation, de son exploitation aux fins de la recherche.
Le cardinal Vingt-Trois a clairement condamné la proposition en expliquant : « cela veut dire que l’on considère que l’embryon n’est rien ». Et d’ajouter, alors qu’il était interrogé sur Radio Notre-Dame : « Le statut humain de l’embryon est gravement compromis et en plus, c’est une double erreur. C’est une erreur d’investissement puisque depuis un certain nombre d’années, on nous annonce que les cellules embryonnaires vont être la source de traitement régénératif des maladies nerveuses et, à ce jour, il n’y a même pas, dans ce domaine, de protocole d’essai. Et, d’autre part, on a d’autres pistes de recherche beaucoup plus prometteuses qui ont été d’ailleurs couronnées par un prix Nobel. »
C’est ce point qui a été développé par Philippe Gosselin (UMP) qui, entouré de plusieurs autres élus (Hervé Mariton, Véronique Besse et autres « parlementaires pour la famille »), a tenu une conférence de presse mercredi dernier à l’Assemblée nationale pour souligner le caractère scandaleux de la présentation en catimini d’un texte aussi grave dans une niche parlementaire, deux maigres heures de débat étant prévu entre deux sujets qui n’ont rien à voir.
Il était pourtant entendu que ces questions bioéthiques graves devaient être soumises à des états-généraux, a-t-il souligné.
Le Pr Alain Privat, professeur en neurobiologie, expliqua à cette occasion les raisons de la précipitation : alors que la recherche sur les cellules souches embryonnaires n’a aucune application thérapeutique – contrairement aux cellules reprogrammées qui, elles, sont quasiment les oubliées de la recherche française – l’insistance sur la légalisation de la recherche sur l’embryon humain répond à des intérêts financiers considérables parce que celui-ci est gratuit et peut fournir le moyen de tester des médicaments.
Une salve de quelque 400 amendements présentés par l’UMP pourrait faire capoter la tentative ; c’est du moins ce qu’affirme l’élue écologiste Barbara Pompili – pour le regretter, car les « Verts » soutiennent l’initiative.
La Fondation Lejeune (www.fondationlejeune.org) invite tous les Français à réagir en signant une pétition (www.vous-trouvez-ca-normal.com) et en contactant leurs députés.

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