Vous vous êtes lancé dans l’aventure de l’entrepreneuriat il y a presque 3 ans dans le secteur de la
communication.
Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre entreprise ?
Tout d’abord je vous remercie pour me donner la chance de parler de moi et de mes services.
Je suis
Emmanuel BALLAND, brésilien arrivé très tôt en France, originaire de Lorraine et récemment installé en Bretagne.
J’ai créé mon auto-entreprise en 2010.
Je propose des
services de communication graphique pour l’impression, la conception de sites Internet, des suivis photographiques et vidéos ainsi que des formations d’initiation à la photographie, à la réalisation-montage de documentaires web, et à la création de sites Internet. Ces services s’adressent particulièrement aux professionnels indépendants, associations, petites structures ou entreprises, et aux particuliers…
Comment vous est venue l’idée ? Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer ce projet ?
J’ai un parcours assez atypique, je suis autodidacte en informatique depuis ma plus tendre enfance, et j’ai eu la chance d’avoir Internet dès les premières heures de sa démocratisation en France. De ce fait, j’ai pu accéder à beaucoup d’informations et je me suis formé/informé (je continue d’ailleurs) sur le tas.
L’idée de me mettre à mon compte m’est venu en étant confronté à l’absurdité dans ma recherche d’emploi : Pas d’expérience professionnelle, pas d’emploi. Pas d’emploi, pas d’expérience professionnelle. C’est mon rêve depuis tout petit de monter ma boîte “dans l’informatique”, comme je le disais à cet âge. A 18 ans, un conseiller de l’ANPE avait voulu me lancer sur cette voie en voyant mes compétences sur mon CV, mais je ne me sentais pas prêt, trop jeune, et pas assez d’expérience de la vraie vie.
Je me rendais déjà compte à l’époque que créer son propre emploi, ce n’était pas simplement faire de sa passion un métier, mais c’était aussi assumer des fonctions dans lesquelles je n’avais aucune expérience, ni même aucun attrait à vrai dire. Ce qui m’a aidé à franchir le pas, c’est surement ma situation de chômage et mes difficultés pour trouver un emploi me convenant, ainsi que mon rêve et mes passions qui bouillonnaient en moi depuis des années.
Créer et gérer une entreprise, ce n’est pas si simple. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui se lance dans la création d’une entreprise ?
Comme je le disais, il faut bien comprendre que se mettre à son compte, que cela soit en auto-entreprise ou avec un statut disons plus…sérieux, c’est aussi
assumer des responsabilités bien en dehors de nos domaines de prédilections.
J’ai fais une année d’étude en comptabilité dans ma scolarité, donc j’avais les bases, du moins du peu que j’ai retenu, en ce qui concerne l’aspect financier.Alors je dirais qu’il faut bien se préparer à passer 70% de son temps à faire autre chose que son métier, en tout les cas au démarrage.
Mais je trouve que le plus important, c’est de savoir bien s’entourer. Un environnement positif vous apportera 1000 fois plus, et vous aidera vraiment beaucoup à continuer d’avancer dans les moments les plus durs. Car être à son compte ce n’est pas avoir une paye régulière, on fait ses 8h et hop on rentre à la maison ! Et cela influe sur le moral et sur la vie personnelle, d’où l’importance de savoir s’entourer de personnes compétentes et positives, que cela soit pour vous accompagner à réaliser votre projet ou simplement sur l’aspect moral avec le soutien de sa famille et de ses amis. Si vous n’avez pas ce positif dans votre environnement, ce sera un frein à votre rêve.
Se lancer, oui ! Mais on a une vie à côté… avez-vous dû faire des sacrifices pour vous lancer ? En faites-vous toujours actuellement ?
Je ne sais pas si l’on doit s’attendre à énormément de sacrifices, mais de mon côté, j’en ai fais, et je continue d’en faire. Mon travail est presque devenue une addiction, et un moyen de laisser de côté des problèmes de la vie personnelle.
Le genre de sacrifices que l’on peut-être amené à faire, c’est tout d’abord sur le temps personnel. Depuis 2010, je me suis pris 4 semaines de vacances, dont 2 en Juin de cette année. J’en parlais justement avec un ami qui vient de monter aussi son auto-entreprise, et je lui disais que cela faisait 2 ans que je ne connaissais plus les définitions de “congés” et “jours fériés”. Le problème lorsque l’on est tout seul, c’est que si nous ne travaillons pas, personne ne le fera à notre place.
Un autre sacrifice que j’ai fais aussi, c’est sur le sommeil. Quand vous dormez, c’est du temps de perdu pour avancer dans vos projets. Je sais qu’il y en a certains qui préconisent de se donner des heures régulières pour travailler, et ainsi séparer la vie professionnelle de la vie personnelle. Néanmoins en pratique, ceux qui réussissent sont ceux qui travaillent avec acharnement et motivation.
Et dans mes domaines qui sont en constante évolution, je dois :
- travailler au développement de mes services,
- réaliser les travaux des clients,
- m’occuper de la prospection, des relances, des recherches de partenariats,
- maintenir à jour le site Internet et le faire évoluer au fur et à mesure des avancées technologiques,
- mais aussi effectuer une veille constante sur à peu près 5 domaines différents pour me permettre d’être à jour et de pouvoir proposer ce qui se fait de mieux à mes clients.
Vous voyez bien que la vie personnelle là dedans, il n’y a plus beaucoup de temps pour elle, mais je fais des progrès et au fur et à mesure que mes projets de développement avancent, j’ai de plus en plus de temps à consacrer à ma vie personnelle.
Concrètement, qu’est-ce que l’entreprise vous a apporté de bien à vous, à titre personnel ?
En tout premier lieu, du sérieux. En tant que professionnel, vous vous devez d’être sérieux vis-à-vis de vos clients, et surtout de respecter les délais impartis. Vous n’avez pas le droit à l’erreur car des personnes qui font ce que vous faîtes, il y en a des dizaines, voire des centaines d’autres. Et eux sauront être sérieux et pourront fidéliser leur clientèle.
Je base mes services sur une relation de confiance avec les personnes qui font appel à mes services, et je pense que je suis devenu encore plus intransigeant avec moi-même à ce niveau au fil du temps. A ce propos, il faut aussi faire attention aux personnes avec qui vous collaborez ou sous-traitez. Cela peut vous porter préjudice si elles ne respectent pas les valeurs qui sont les vôtres, vous pourriez perdre de la crédibilité et des clients.
Mais ce que mon auto-entreprise m’a apporté le plus, c’est la liberté. Et comme on dit, elle n’a pas de prix. La liberté de pouvoir faire ce que j’aime. La liberté de pouvoir choisir la manière dont je veux rendre service à ceux qui ont besoin de mes compétences. La liberté de refuser des projets qui sont contre les valeurs humaines que je m’oblige à respecter, mais aussi d’accepter les projets qui me tiennent à cœur, même si parfois les budgets ne suivent pas et que sur certains je suis à peine rentable, je garde en tête que j’ai cette chance de pouvoir faire ce que j’aime, et j’y mets tout mon cœur.
Il n’y a pas plus grande satisfaction, à part la parentalité, qui n’est pas si éloignée d’ailleurs, que de mettre au monde une petite graine d’idée qui donne ensuite un bon gros bébé entreprise.
Que recherchez-vous pour votre entreprise à ce jour ?
A ce jour, j’ai comme projet de développer un peu plus mes services pour les associations, les petites structures et les professionnels indépendants plutôt que pour les grosses entreprises qui ont des besoins et des attentes bien différents, me proposant des projets qui ne correspondent pas forcément avec ce que j’ai envie de faire.
Je suis également en train de monter un studio de photographie en Bretagne, avec l’aide de ma jeune mais très talentueuse maquilleuse professionnelle, qui est le prolongement d’un projet personnel sur les discriminations, et qui a pour objectif de proposer des séances photo de portraits glamour à l’opposé des clichés de la femme-objet et des supermodels (mannequins), mettant en valeur la beauté naturelle et documentant la vie des femmes d’aujourd’hui. Ce sont des valeurs auxquelles nous croyons et qui sont importantes pour nous et pour le bien-être de ces femmes. Comment peut-on vivre en harmonie avec des médias qui nous pilonnent de photographies de femmes parfaites qui n’existent même pas en réalité ?
Je vais terminer par une question originale : entreprendre, est-ce pour vous une manière d’exercer des talents artistiques ou est-ce que cela n’a rien à voir avec l’art ?
Je dirais qu’entreprendre, c’est devoir ÊTRE le meilleur (côté capitaliste) et DONNER le meilleur (de soi-même, côté humaniste). Et c’est tout un art d’allier ces deux côtés, je ne le maîtrise d’ailleurs pas encore, et je pense que j’aurais besoin de plus d’une vie pour y arriver. :p
Malgré ça, je pense que l’important n’est pas de partir en ayant en tête la réussite mais plutôt la manière dont vous allez contribuer à apporter quelque chose aux autres, en n’oubliant pas de respecter vos propres valeurs morales ! Faire le bien ne peut qu’être bon pour vous. Et si, comme pour moi, entreprendre doit donner un sens à votre vie, alors donnez un sens à ce que vous entreprenez.
Merci Emmanuel !
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