mardi 2 octobre 2012
Métal froid
Métal froid
« Cherche à placer hauts-fourneaux, cause désistement. Prévoir travaux. Écrire au gouvernement français qui transmettra ».
On
ne verra pas cette petite annonce. Elle est inutile : les quelques
acheteurs potentiels d’une unité sidérurgique savent déjà les intentions
de Mittal en Lorraine. Et une telle offre révélerait de manière un peu
trop crue l’incongruité de la situation.
Sans passer par la case
nationalisation, l’État se trouve en position de gérer l’avenir d’une
usine dont le propriétaire ne veut plus et dont on devine dès lors à
quel point il a pu en prendre soin. On pressent aussi combien cet
exploitant, en froid numéro un mondial, est porté aux cadeaux à la
concurrence.
Un futur acheteur ne doit pas s’attendre à une
affaire. D’autant que Mittal lance sans tarder un plan social. Peut-être
cet empressement à se séparer des « Florange » n’est-il pas lui-même
étranger à la menace brandie par le ministre du Redressement de faire
voter une loi interdisant de fermer une usine rentable. Un encadrement
qui ne manquera pas de pimenter la négociation.
Cas de figure
édifiant, voilà l’État devenu VRP en hauts-fourneaux, avec en prime un
ultimatum de 60 jours. S’il s’en sort, le gouvernement peut espérer un
évident bénéfice politique… tant que tiendra le nouvel actionnaire sur
un marché sans pitié.
S’il échoue dans son entremise, l’État se
retrouvera dans l’impasse sociale. Celle que redoutent des syndicats
amers à plus d’un titre. Ailleurs, des sportifs voudraient gagner de
l’argent en pariant sur leur défaite. Ici, des ouvriers sont en passe de
tout perdre si personne ne mise sur leur réussite.
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