TOUT EST DIT

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mardi 2 octobre 2012

Les mauvais plans de l'automne social

Les mauvais plans de l'automne social 


Ils tombent comme les feuilles mortes. Les uns après les autres. Jour après jour. C'était attendu, certes. Mais les plans sociaux en cascade minent durement cette rentrée sociale. Et le bras de fer engagé par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, avec la direction d'ArcelorMittal, le géant planétaire de l'acier, n'est qu'un symbole de la mondialisation galopante qui, telle une pieuvre, enserre dans ses tentacules bien des destins.
Les innombrables fermetures et restructurations annoncées chez Petroplus, Doux, PSA Peugeot-Citroën, Sanofi, Fralib... sont les arbres de haute tige qui cachent une forêt dense. Faite de situations tendues, tout aussi terribles chez beaucoup de sous-traitants qui disparaissent en silence. Comme du reste dans ces petites entreprises familiales, souvent oubliées des politiques, et en proie aussi à de graves difficultés.
Que faire pour stopper l'avalanche et la forte poussée du chômage qui en résulte ? La droite a beau jeu, aujourd'hui, de se mettre en travers... du gouvernement en raillant ou son « inaction » ou son « incompétence » face aux désastres enclenchés. Quand la gauche affirme, à raison, qu'elle a hérité d'une situation avec des plans cachés sous le tapis par l'ancienne équipe au pouvoir. Une certitude : le débat ne devrait pas se réduire à ces querelles politico-politiciennes au moment où des femmes et des hommes se battent, au quotidien, pour sauver leurs emplois et assurer un avenir à leur famille.

Guerre économique

Au plus fort d'une guerre économique qui n'a jamais aussi bien porté son nom, le marché et sa sempiternelle loi de l'offre et de la demande s'avèrent de plus en plus impitoyables. Arnaud Montebourg, chantre du protectionnisme européen, affronte là, en première ligne, la dure réalité de cette mondialisation effrénée. Qui pousse un patron indien à éteindre les derniers hauts-fourneaux de Lorraine, dans ces terres d'histoire de France brutalisées par la violence des mutations industrielles.
Un tel scénario renvoie au pari de la réindustrialisation pris, pendant la campagne, par François Hollande, aujourd'hui au pouvoir. Osé et indispensable ? Oui, mais très compliqué car il faut aussi donner du temps au temps. La volonté farouche du gouvernement d'empêcher les licenciements boursiers et de taxer les entreprises coupables d'effectuer des coupes claires dans leurs effectifs au seul motif de satisfaire l'appétit des actionnaires ne réglera pas tout. Et en se chargeant de trouver un repreneur au site d'ArcelorMittal, l'État devra en assumer la responsabilité en cas d'échec, à l'heure où le BTP et l'automobile sont en manque d'appétit d'acier.
Inventer des solutions ? Engager une politique industrielle globale tout en gérant, au coup par coup, les situations d'urgence ? Le défi est là. Gigantesque. Et s'il demande de la lisibilité, de la visibilité et du courage, il doit favoriser l'innovation, la recherche, la formation aussi. Tout en oeuvrant à l'augmentation de la taille des PME françaises moins puissantes que leurs consoeurs allemandes. Oui : les pistes du rebond existent. À condition que toutes ces actions et bien d'autres s'inscrivent dans un projet collectif soutenu par un État plus stratège que coercitif. Capable d'anticiper les chocs, d'entendre les remontées du terrain. Le tout dans un dialogue social de qualité. Responsable, constructif. Pas dogmatique.

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