TOUT EST DIT

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mardi 2 octobre 2012

La saignée habituelle

Le vertige des Français face au « trou » de la Sécurité sociale n’est pas près d’être guéri. Le projet de budget présenté hier par le gouvernement confirme que cet autre mal français poursuit sa progression avec un déficit de 13 milliards. Comme l’an prochain, celui-ci s’accroîtra de trois milliards, il faudra bien jeter quelques pelletées d’euros dans ce gouffre en déficit chronique depuis 2001, dernière année d’équilibre des comptes de la Sécu.
Face à un système social qui semble atteint d’un mal incurable, le bon docteur Hollande ne fait pas mieux que ses prédécesseurs qui avaient, déjà, eu la main lourde. Les mesures prises par François Fillon l’an passé ont généré sept milliards de recettes supplémentaires. Mais rien n’y fait la Sécurité sociale reste dans le service réservé aux grands malades.
Comme au bon vieux temps de Molière, rien ne vaut une bonne saignée. Les retraités imposables mettront la main à la poche sans tarder et ils paieront un peu plus l’année prochaine. On ne sait pas s’ils seront d’accord avec la ministre de la Santé qui parle d’un « budget de justice ». Bien des retraités imposables ne roulent pas sur l’or et cette ponction supplémentaire pèsera sur leur pouvoir d’achat déjà touché par les hausses annoncées de la fiscalité directe.
La nouvelle taxation de la bière et du tabac appartient à ce que l’on pourrait appeler les « médicaments de confort budgétaires ». Entre discours moralisateur et aubaine fiscale, les « tours de vices » sur ces produits choquent moins l’opinion que les ponctions sur les salaires ou les pensions.
Conscient de mener un combat perdu d’avance, le gouvernement annonce qu’il veut plafonner le déficit de la Sécu à onze milliards d’euros par an. Dans un pays vieillissant, touché par une crise qui érode les recettes, la Sécurité sociale aura bien du mal à retrouver l’équilibre, à moins d’entamer des réformes structurelles bien plus douloureuses et impopulaires que l’habituel train de mesures qui viennent chaque année gâcher l’automne des Français.

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