TOUT EST DIT

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samedi 27 octobre 2012

Délit de… fuites

Le délit de… fuites est habituel dans le débat public. Cela tient aux médias, friands d’exclusivité. Mais il y a une autre explication, d’ailleurs compatible avec la première. Les responsables politiques ont souvent intérêt à laisser filtrer une partie ou la totalité d’un projet. Méthode vieille comme le monde, pour préparer l’opinion et tester ses réactions éventuelles.
Le dossier de la « compétitivité » est-il à ranger dans cette seconde catégorie ? Voire !
Un rapport commandé à Louis Gallois, doit être remis au Premier ministre le 5 novembre prochain. Il s’agit ni plus ni moins de trouver comment rattraper le retard accumulé par la France face à ses concurrents mondiaux. La question des coûts de production – souvent trop élevés – n’est pas la seule à prendre en compte, mais elle est centrale.
Les préconisations du groupe de travail piloté par l’ancien patron du groupe aéronautique EADS ne sont pas encore officielles mais elles sont distillées chaque jour. La dernière livraison porte sur les 35heures, mesure emblématique de la gauche, dont le document proposerait la suppression.
Jean-Marc Ayrault, s’en est pris vivement hier à la presse sur de telles informations qu’il estime non fiables, non fondées. Dans une période où le gouvernement marche à couacs répétés, on comprend que le Premier ministre sorte de son flegme habituel. Il est accusé d’amateurisme par l’opposition, et sa crédibilité devient vacillante.
Les fuites sont donc objectivement embarrassantes pour lui. Mais elles ont le mérite de donner l’alerte, car toutes vont dans le même sens. Celle d’un recul possible de l’Élysée et de Matignon sur un dossier qui est stratégique et sur lequel pourrait se jouer le quinquennat de François Hollande. Le président de la République a fait le bon diagnostic : la France est malade de sa compétitivité. Mais si son traitement demeure homéopathique, s’il choisit l’esquive, le chef de l’État commettra la même erreur que Lionel Jospin. Alors Premier ministre (1997-2002), il avait refusé d’entreprendre une réforme en profondeur du système de retraite. Mauvais service rendu au pays. Et à son propre camp, puisque la gauche a perdu, en partie pour cela, la présidentielle de 2002.

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