TOUT EST DIT

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samedi 27 octobre 2012

Budget : les coucous européens font la grimace

Budget : les coucous européens font la grimace

A un mois d’un sommet « crucial » – mais ne le sont-ils pas tous ? – pour fixer le prochain budget de l’Union européenne pour 2014-2020, les partenaires européens n’en finissent plus de taper du poing sur la table, tant il paraît difficile, de plus en plus, de parvenir au compromis qui définit, selon François Hollande, la nature même de l’Union européenne. Mais il prévoit déjà de devoir y passer « plusieurs nuits »…
Ainsi Helle Thorning-Schmidt vient-elle, devant les membres de la commission parlementaire danoise aux Affaires européennes, de réclamer un rabais, d’un milliard de couronnes, soit 134 millions d’euros, s’il vous plaît, estimant ne pas avoir à « payer pour les rabais des autres pays riches ». Le Premier ministre danois menace, en cas de refus, de mettre tout simplement son veto au projet de budget 2014-2020 de l’Union européenne.
Dans le principe, le Royaume était pourtant opposé à toute idée de rabais. Mais, depuis l’année dernière, le gouvernement danois a revu sa position, estimant que, malgré ce principe, il ne serait pas juste qu’un certain nombre d’Etats-membres (Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Pays-Bas et Suède) obtiennent un tel rabais, justifié par le fait qu’ils financeraient sinon une part jugée disproportionnée du budget de Bruxelles, et que le Danemark se retrouve contraint de payer plein pot…
Son homologue britannique, David Cameron, avait, quelques jours plus tôt, lui aussi menacé d’opposer son veto au projet de « Cadre financier pluriannuel », si les intérêts des contribuables britanniques n’étaient pas respectés.
Jeudi, devant le président du Conseil européen Herman Van Rompuy venu lui rendre visite, il a réitéré son opposition.
« Le Premier ministre et le vice-Premier ministre [Nick Clegg] ont tous les deux exprimé clairement la position du gouvernement : nous n’acceptons aucune augmentation en termes réels (hors inflation) dans le budget de l’UE », a indiqué un porte-parole du 10 Downing Street dans un communiqué.
Pour David Cameron, la situation est claire : à l’heure où la plupart des pays européens sont contraints de prendre des mesures économiques drastiques, et, pour certains, de recevoir encore des aides de l’Union ou du FMI, il apparaît pour le moins inopportun d’augmenter les dépenses européennes.
Herman Van Rompuy se l’est donc tenu pour dit. Mais il ne désespère pas, en continuant de discuter avec les uns et les autres jusqu’au 23 novembre, de finir par leur faire entendre raison… si l’on peut dire. Au demeurant, il n’a pas grand chose d’autre à faire…
Le Parlement européen lui-même a haussé le ton. « Si Cameron le fait, nous pouvons le faire aussi », a déclaré le chef de file des socialistes européens, Hannes Swoboda. Et, effectivement, le Parlement européen dispose d’un droit de veto, qu’il peut opposer même à un accord conclu à l’unanimité des Vingt-sept…
Pour l’heure, tout semble donc bloqué. Au point qu’Angela Merkel aurait menacé, si l’on en croit le Financial Times, de faire annuler purement et simplement le sommet.
Berlin a immédiatement démenti. Il n’est jamais bon, quand les discussions deviennent délicates, de passer pour le méchant de service – eût-on raison. En réalité, l’Allemagne plaide surtout, à l’heure actuelle, pour obtenir de ses partenaires un statu quo, qui fixerait le prochain budget à 1 % du PIB de l’Union. Soit 100 milliards de moins que la proposition actuelle de Bruxelles.
C’est donc moins restrictif que la position de Londres. Mais beaucoup plus que celle de l’actuelle présidence tournante chypriote. Angela Merkel veut cependant croire au compromis – qu’elle préfère nommer accord. Son porte-parole le disait encore clairement jeudi : « Nous sommes convaincus qu’un accord serait un signal fort envoyé par l’Europe, sur sa capacité d’action et sur les moyens de planifier ce qu’elle peut donner aux Etats membres. »
Un signal fort ? Il faudrait se presser ! Les Européens doutent de plus en plus que l’Union en soit capable – si même elle l’a jamais été…

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