mardi 18 septembre 2012
Un rapport de l’IGS dénonce les gâchis de l’administration et tout le monde s’en fout
L’inspection des finances vient de
dénoncer le coût démentiel et les effectifs pléthoriques d’une quantité
innombrable d’agences de l’Etat à l’efficacité plus que douteuse, révèle
Le Parisien ce matin (1).
Le Parisien : EPA, Epic, GIP, AAI… Ces
sigles ne vous disent rien ? Normal, ils désignent les innombrables
statuts — établissements publics, groupement d’intérêt public, haute
autorité — des centaines d’agences de l’Etat.
Combien sont-elles et à quoi servent-elles ?
Dans un rapport confidentiel que le
Parisien a consulté, l’inspection générale des finances (IGF) a apporté
une réponse aussi accablante qu’inutile : « Il n’existe pas de
recensement exhaustif » de cette myriade d’agences nationales « créées
de façon ponctuelle sans cohérence d’ensemble ».
Une foule d’organismes aux compétences floues, aux missions mal définies qui coûtent chaque année 50 MILLIARDS D’EUROS,
vous lisez bien mais je répète, 50 milliards d’euros, et emploient
450.000 personnes, explique le rapport, alors que des sacrifices
toujours plus importants sont imposés aux contribuables par
« solidarité » nationale, et que le mot austérité est devenu un mot
aussi sale que raciste ou fasciste.
Le rapport explique que l’on
pourrait, sans rien changer, supprimer immédiatement 1244 de ces agences
inutiles, et « économiser » 60.000 emplois.
L’IGF s’imagine t-elle que les puissants
syndicats de fonctionnaires laisseraient faire les brais croisés ? S’il
prenait l’idée à un politique courageux (hypothèse fantaisiste) de
s’aventurer dans cette voie, et d’affronter un front de gauche hostile à
tout licenciement ou reclassement, il finirait, après des jours de
blocages, de grèves et de désinformation dans les médias, à accepter de
réduire le nombre de licenciements des 9/10e alors que la bonne gestion
de l’Etat voudrait au contraire que le chiffre de 60.000 soit doublé.
Le rapport propose aussi de faire le
ménage sans plus attendre. « De nouvelles contraintes pourraient
s’avérer indispensables dans un contexte difficile pour les finances
publiques », écrit sobrement l’IGF. Et elle suggère de piocher 2
Milliards d’euros dans les trésoreries excédentaires des agences pour
alléger la dette de l’Etat.
Là encore, l’IGF se met le doigt dans
l’œil si elle s’imagine que des hauts fonctionnaires de l’Etat oseront
affronter leurs pairs et réclamer le rapatriement d’excédents de
trésorerie qui dorment.
L’IGF ne peut ignorer que le Sénat
possède un trésor de guerre de 1.3 Milliards d’euros qui dorment, dont
France Soir a révélé l’existence en novembre 2011 (2), dont aucun membre
du gouvernement passé et actuel n’a osé demandé la restitution.
Le Parsien pose tout de même la bonne
question: « reste à savoir si les pouvoirs publics oseront s’attaquer à
ce mal français qu’est la prolifération administrative ».
Le rapport a été commandé en août 2011
par Matignon, qui l’a remis en mars 2012, juste avant les élections.
Donc François Fillon l’a enterré, n’ayant pas devant lui le temps de
prendre la moindre mesure, si toutefois telle était son intention.
Notons par conséquent que le coût même de ce rapport vient s’ajouter à
la liste des milliards de gaspillage que le rapport dénonce.
Le gouvernement Ayrault cherche 10
milliards d’économies. Le rapport de l’IGS et mon article viennent de
lui trouver 3.3 milliards de trésorerie qui dorment.
Mais il me semble que rien ne sera fait
pour réduire ce gaspillage de 50 milliards d’euros découvert par l’IGS,
d’une part parce que le gouvernement n’est pas constitué d’hommes et de
femmes assez couillus pour s’attaquer aux sujets difficiles, et d’autre
part parce qu’ils sont plus intéressés à soigner leur image, leurs bons
mots devant les médias, leur résultats dans les sondages et leur plan de
carrière. Je pense aussi que la solidarité entre hauts fonctionnaires
qui ont fait leurs études dans les mêmes grandes écoles prime sur
l’intérêt de la nation.
Enfin, il est très facile, en France,
d’augmenter la pression fiscale, directe ou indirecte, déjà parmi les
plus élevées au monde, tout simplement parce que les Français, pays qui
cumule le plus grand nombre de jours de grève des pays européens, ne
sont jamais descendus dans la rue pour se plaindre des augmentations
d’impôts. Ils partent moins loin et moins souvent en vacances, dépensent
moins pour se nourrir, s’habiller, se divertir et se cultiver, et ils
continuent, peuple corvéable à souhait, à courber le dos pendant que
l’IGS, mais aussi la cour des comptes, produisent des scandaleux
rapports qui terminent dans un tiroir.
Peuple de France, réveille-toi
scrongneugneu ! L’euphorie d’après guerre est passée, les années folles
se sont terminées avec le 20e siècle. La bulle internet a explosé, et
les pays occidentaux s’enrichissent tous et sont au travail pendant que
vous vous enfoncez.
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